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Micro-poing

Dessin : Dobritz

Nombreux sont les articles incendiaires, sur les sites et blogues spécialisés, repris sur les réseaux sociaux par nombre d’amateurs de chanson française, qui condamnent la programmation radiophonique dans ce domaine. France Inter en particulier, la radio du service public, semble être la cible privilégiée de ces attaques, surtout depuis qu’un ex-anarcho-gaucho converti au libéralisme a pris les rênes de cette station. Une variété française des plus show-biz, la chanson anglo-saxonne privilégiée et l’absence à l’antenne des artistes appréciés par le public de la chanson de parole demeurent les principaux griefs avancés.
Ces plaintes reviennent de façon si récurrente qu’on se demande ce qui pousse encore certains chroniqueurs à rester à l’écoute de ces stations dont ils savent à l’avance qu’elles vont les décevoir ou les agacer. Car il y a belle lurette que la bataille des médias a été perdue, dans ce domaine-là comme en d’autres. C’est, en partie, l’une des raisons qui poussèrent certains militants, il y a plus de trente ans maintenant, dans la bataille pour l’existence de radios qu’on qualifiait alors de « libres », avant qu’elles deviennent « privées ».
Dès le 1er septembre 1981, date officielle de sa création, Radio-Libertaire décida d’axer sa programmation musicale sur cette chanson dite alors un peu pompeusement « de qualité ». Dans une cave de Montmartre qui servait de studio, la venue d’invités, tels Louis Capart, Alain Aurenche, Serge Utgé-Royo,
Jean-Luc Debattice, Jean Guidoni, Gilbert Laffaille, Jean-Roger Caussimon,
Yvan Dautin, etc., dès les premiers jours et les premières semaines d’existence de cette radio, témoignait de ce choix.
Même si cette orientation musicale a quelque peu changé aujourd’hui sur la radio des anars, la place consacrée à cette chanson qui a déserté les grands médias radiophoniques y est demeurée suffisamment importante pour que trois émissions hebdomadaires lui soient encore consacrées*. La plus jeune de ces émissions a plus de vingt ans d’existence.
Or, si les articles et autres commentaires évoquant la déplorable programmation musicale des radios du service public sont légion, jusqu’à tourner parfois aux jérémiades un tantinet ridicules, il est à noter qu’on chercherait en vain une ligne, une seule, consacrée à ces émissions et à leurs animateurs sur les sites et blogues spécialisés. A croire qu’il est préférable de rester à l’écoute d’une baudruche de France Inter pour avoir le plaisir de taper dessus dans un papier vengeur plutôt que de faire savoir qu’il existe çà et là quelques espaces radiophoniques qui valent le détour. A moins que ce « silence radio » relève lui aussi d’une certaine tradition, puisque, au temps du papier, de célèbres publications consacrées à la chanson, aujourd’hui disparues et que beaucoup semblent regretter, n’avaient jamais elles non plus trouvé le temps ou un petit quart de page pour évoquer l’existence de ces émissions qui depuis plus de vingt ou trente ans défendent inlassablement la chanson que nous aimons.

Floréal Melgar

* « Ça urge au bout de la scène », le lundi de 21 h à 22 h 30 ; « De rimes et de notes », le jeudi de 12 h à 14 h ; « Deux sous de scène », le samedi de 15 h 30 à 17 h, sur Radio-Libertaire, 89.4 MHz en région parisienne, ou sur internet :

11 commentaires »

  1. Michel Boutet dit :

    Pour les auditeurs auditant dans la région d’Angers, un mercredi sur deux (de 17 h à 18 h), sur RADIO-G 101.5) Pascal LABORIE et votre serviteur accueillent chanteurs, programmateurs, musiciens dans leur émission « On est là pour voir le défilé ».
    Derniers invités en date : KWAL, Jacques BERTIN, NIOBÉ…

  2. Dominique Flahaut dit :

    Merci Floréal pour cette mise au point nécessaire.

  3. Ça alors ! En 1999, je voulais créer une émission de chanson (de qualité) à Montréal et le titre auquel j’avais pensé était, en hommage à une belle chanson de Serge Utgé-Royo, « Compagnons de rimes et de notes » !
    Quelques années plus tard, j’écoutais le samedi matin (heure du Québec) l’émission de Jacques Perciot sur Radio-Bleue et le soir je pouvais écouter, grâce au décalage horaire de six heures, celle de France Inter la nuit,  » Sous les étoiles « …
    Vous faites bien de souligner que les émissions sur la chanson doivent encore exister, qu’il suffit de chercher. Personnellement, je n’écoute plus la radio sauf exceptions, je préfère écouter mes disques au moment où je le souhaite. Et pour les découvertes, je lis la presse, je m’informe par moi-même ou des amis me filent des tuyaux.
    Ce qui est déplorable, à France Inter, c’est ce que vous appelez la « playlist ». Là il y a beaucoup de morceaux merdiques diffusés, au point que le bédéiste Manu Larcenet, invité au micro du  » Grand Entretien « , avait tenu à préciser que la musique diffusée (particulièrement irritante) n’était pas son choix. Et au même micro, Agnès Jaoui était elle aussi perplexe, à tout le moins : « J’aimerais bien rencontrer la personne qui choisit la playlist ! Pour moi c’est un mystère ! »…
    Par contre, je continue à penser que d’entendre des chansons d’auteurs partout dans la grille horaire d’une radio, même un fou de chanson française comme moi n’aimerait pas ça. Vous imaginez, entre deux politiciens ou bulletins météo, entendre Leprest, Capart, Robine, Bertin ? Je préfère les écouter quand j’en ai envie, avec leurs disques.

  4. P.-S. Si on parle de transmission du goût pour la chanson française, là c’est autre chose. Comment la jeunesse pourra-t-elle la découvrir, si elle n’en entend nulle part ? Autre débat. Mais pour ceux qui l’aiment déjà, qui souhaitent entendre ses créateurs s’exprimer au micro – c’est vrai que certains entretiens sont parfois intéressants – il doit encore exister des émissions, ne serait-ce que sur la Toile…

  5. Pour les banlieusards sud-ouest, tous les mercredis (18 h 05), sur Marmite FM 88.4,  » Le Temps ne fait rien à l’affaire  » est dans l’esprit de ce que font mes amis Michel et Pascal. Prochains invités : Manu Lods, puis Pierre Jobin, grand témoin de la chanson québécoise en particulier et francophone en général. Emissions à (ré-)écouter sur http://www.rienalaffaire.com. Belle intervention, Floréal !

  6. Norbert Gabriel dit :

    Je me reconnais assez dans les accros quasi inconditionnels de Radio France et France Inter. Vieille habitude de provincial qui ne connaissait Radio Libertaire que par les échos du Canard annonçant un concert de soutien de Ferré. La radio pour moi, ça reste un petit boîtier qu’on peut trimballer partout, au jardin, à la plage, dans une Deuche avec une antenne bricolée, et aujourd’hui quand je suis dans le Cantal ou en Forez, c’est encore le bon vieux  » transistor  » qui est branché, sans wifi ni ordi. Depuis quelques saisons, France Inter réduit la part de la chanson dans ses programmes, je réagis comme je l’aurais fait quand j’étais à Roanne, Riom, ou Chalon, en un temps où seules les radios nationales étaient accessibles. Quand José Artur recevait Béranger, Colette Magny, quand Foulquier passait la cassette d’un inconnu n’ayant aucun CD distribué en France, Richard Desjardins. Peut-être que je me suis trop épanché après les émissions supprimées, et non remplacées… dans un précédent site chanson il y avait une page  » ressources  » où figuraient toutes les bonnes adresse des radios et militants de la chanson. Je ne sais pas si c’était utile, et consulté, mais c’était présent. Internet c’est bien, mais c’est aussi une sorte de fil à la patte. Et quand je suis en voiture du côté du Puy de Sancy, ce sont les radios nationales hertziennes que je peux capter. Pas Fréquence Paris Plurielle ni Radio Libertaire. Donc je ronchonne contre les radios qui me sont le plus accessibles.
    Jean Guidoni, Gilbert Laffaille, Jean-Roger Caussimon, Yvan Dautin, c’est sur France Inter que je les ai découverts, récemment j’ai découvert Mélanie de Biasio, c’est du jazz, mais c’était aussi en play list sur Inter…

  7. patrick ochs dit :

    Je suis d’accord avec toi, Floréal ! Je me suis fait les mêmes remarques à chacune de nos sorties d’album. De toute façon, il y avait toujours un truc, une raison improbable pour que nous ne soyons pas sur les play-list de France Inter. Parfois, nous arrivions à passer dans une émission (Foulquier, Le Vaillant, Stéphane Bern, Philippe Meyer, etc.), mais visiblement ça va être de plus en plus dur de présenter ses projets ! Arrêtez donc de bloquer là-dessus ! Heureusement que nous avons été souvent reçus par des passionnés de chansons sur d’autres radios plus accueillantes. C’est comme ça ! Merci aux bénévoles.

  8. Michel Trihoreau dit :

    La grande surface France-Inter par son audience fait beaucoup de dégâts contre la francophonie et la chanson. Radio Libertaire et quelques autres que je ne peux pas capter dans ma voiture entre Perpignan et Pau sont des artisans consciencieux, à une autre échelle et faut aller les découvrir. Mais pourquoi cette mauvaise et injuste querelle : les « célèbres publications consacrées à la chanson, aujourd’hui disparues et que beaucoup semblent regretter » sont les seules à l’échelle nationale à avoir de nombreuses fois fait références à « quelques espaces radiophoniques qui valent le détour ».
    Les alternatives en tous domaines ne sont pas accessibles à tous et dénoncer la malbouffe de France-Inter me semble un combat encore assez honorable même si nous ne sommes que des chevaliers à la triste figure défiant des moulins à vent !

    • Je n’ai jamais prétendu que la dénonciation de la « malbouffe de France Inter » n’était pas un combat honorable, mais encore faut-il le mener avec talent. A cet égard, l’article de Michel Boutet consacré au sujet et paru sur son blog me paraît se distinguer nettement, par sa pertinence et son humour, des pleurnicheries et autres vulgarités lues ici ou là. Ce que je souhaitais mettre en évidence dans ce papier, c’est l’écart, selon moi énorme et qui finit par devenir un peu pénible, entre ces innombrables dénonciations des grands médias honnis, d’un côté, et la rareté des articles consacrés à ce qui se fait de valable, de l’autre.
      J’ai écrit que les publications disparues consacrées à la chanson n’avaient jamais consacré le moindre quart de page à ces émissions qui pourtant n’ont jamais cessé de signaler l’existence desdites publications et d’en vanter les mérites. Bernard Carré, animateur de l’émission « Ça urge au bout de la scène » sur Radio-Libertaire, en faisait récemment la remarque, avec tristesse, sur facebook. Si c’est vrai, je ne vois pas où est la « mauvaise querelle ». C’est un fait, voilà tout. J’attends qu’on me démontre le contraire, et en ce cas je corrigerai.
      L’argument qui consiste à dire que la station dont il est question ici n’était pas accessible à tous, et notamment en automobile entre Perpignan et Pau, me laisse pantois. Peu de temps avant sa disparition, « Chorus » avait consacré un article au Forum Léo-Ferré d’Ivry-sur-Seine. Serait-il venu à l’idée d’un lecteur palois, perpignanais ou moldave de s’en étonner sous prétexte que l’éloignement de ce lieu lui interdisait de s’y rendre ?

  9. Morel Françoise dit :

    Moi, j’adore écouter Meyer pour me passer les nerfs, ce qui fait beaucoup rire mon compagnon ! C’est un régal, je le refais, je pointe son accent, j’imite son intellectualisme, je raille son manque de goût et d’à propos… Je me défoule ! Sinon, après avoir œuvré deux ans, du côté de Radio Zinzine avec l’émission Du Zinzin, j’anime, avec toujours de bien piètres moyens et une foi qui s’émousse parfois mais continue d’alimenter ma flamme, donc, j’anime Panorama, sur Radio Ballade, tous les jeudis, de 17 heures à 18 heures…
    Pour écouter en direct : http://www.radioballade.com/
    Pour écouter en podcast : http://ecritsdememoire.blogspot.fr/

  10. Ivan Perey dit :

    Sur une radio de Radio France, France Musique ,il reste une petite bulle sans play list ,ni chanson « formatée » : Des nuits noires de monde de Laurent Valéro, le jeudi de minuit à une heure (écoutable sur le site de France Musique).

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