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Joan-of-Arc-19th-centuryLes jeunes chanteurs francophones qui choisissent l’anglais pour s’exprimer agacent souvent au plus haut point les amateurs de chanson française de qualité qui rêvent de « bouter l’Anglois hors de France » !
Lorsqu’on leur en fait le reproche, l’argument avancé par ces jeunes pousses, abreuvées depuis la naissance de chansons et de clips en anglais, est que cette langue, en réalité anglo-américaine, « sonne » mieux que le français, qu’elle est plus musicale. Certains, plus techniques, en appellent à la phonation : l’anglais dispose de sonorités plus musicales que le français. D’accord, mais toute la question est de savoir ce que chacun entend par « musical ».
On pourrait prétendre dans la foulée que la clarinette est plus musicale que le violon, le saxophone que la flûte, le piano que la guitare etc., puisqu’ils ne disposent pas des mêmes sonorités, non plus. Pourtant, une telle affirmation ne viendrait à l’esprit de personne.
Comme les instruments de musique, les langues ont leurs sonorités propres. Et prétendre que l’une est plus musicale que les autres n’a guère de sens. La question relève moins de la musique elle-même que de notre environnement sonore. Si nous étions nourris depuis plus d’un demi-siècle de chansons en russe, en chinois ou en serbo-croate, sans doute estimerions-nous que ces langues-là sont plus musicales que les autres, et notamment que l’anglais. Et si nous découvrions d’un seul coup une chanson chantée par un petit gars du Minnesota ou d’autres de Liverpool, nous en trouverions sans doute les sonorités étranges, laides peut-être même !
Il est plus sage de se dire que chaque langue porte en elle sa propre musique, le français comme une autre. A la condition de savoir la faire sonner, et de « poser les trois mots qu’il faut sur les trois notes qu’il faut » (Georges Brassens !). Et ça, qu’il s’agisse du français ou de l’anglo-américain, le problème reste entier, et il est de taille.
Tout est relatif, et au royaume de la musique, en dehors de l’oreille de certains musiciens, rien n’est absolu.

LTG   

5 commentaires »

  1. Norbert Gabriel dit :

    Très bon exemple avec les instruments, ça apporte une note de plus dans la défense du français… Pour les débats sur les sonorités, les Japonais par exemple aiment la chanson française par sa musicalité, qu’ils trouvent mélodieuse (c’est Gilbert Laffaille qui m’a dit ça), comme quoi tout est relatif… L’autre aspect du problème, avec les néo-french singers, c’est que leurs textes sont souvent d’une indigence consternante : est-ce que les Anglais et les Américains trouvent ça bien ? Est-ce que ça enrichit leur langue ?

  2. Si l’on trouve le français peu musical, ça se soigne très bien avec une ou deux chansons de Gilbert Laffaille, par exemple. Si « La Tête ailleurs », « Tout m’étonne » ou « Neige », ça n’est pas « musical », alors qu’ouis-je ?
    Quant aux bienfaits de l’anglais dans l’occultation de l’indigence de certaines paroles, ils me semblent également indéniables, et parfois, tant mieux : quand j’écoute – avec toujours autant de plaisir – certains titres des Beatles, par exemple, je me dis souvent que je ne les aurais peut-être pas autant aimés, à l’époque, si j’avais un peu mieux saisi les paroles. Cela dit sans généralité aucune…

  3. Norbert Gabriel dit :

    Le point de vue très drôle d’une anglaise :

    « Permettez-vous à ce qu’une Anglaise qui adore la chanson, française et autre, fasse un ou deux petits commentaires ?
    J’ai parcouru quelques dizaines de sites où s’expriment (longuement) ces jeunes Français qui chantent en anglais. Ce serait que c’est plus ‘sonnant’, ma langue (avec ses ‘th’ et ses p/d/t hyper-plosifs ??). Ou plus facile (x 5 le vocabulaire du français !). Et même plus mélodieux et plus apte à s’adapter à une musique (bien qu’au contraire du français, qui n’a peu ou pas d’accent tonique, l’anglais a des règles à suivre à cet égard ?)…
    Serait-ce donc vraiment « une langue où on peut chanter pour ne rien dire… et ils le font » (ce qui suggérerait que j’ai moi-même des progrès à faire vis-à-vis par exemple de Beau,beau,il est beau il est beau le lavabo)
    Nan nan nan. Moi je crois que c’est de l’exotisme, pas plus.
    Une seule chose me turlupine … pour QUI est-ce qu’ils chantent ? Car je peux vous confirmer que la plupart du temps on – (nous-les-zanglais) – on n’y comprend rien ! Ou si peu. Tenez, si – Je viens d’écouter une jeune se demander où étaient ses plombages. Mais attendez, non – elle chantait bien ‘fillings’ mais voulait apparemment évoquer ses sentiments (‘feelings’). Et il paraît que ça se vend… »

  4. Un partageux dit :

    Robert Charlebois se moquait de ces Français qui chantent en anglais alors que, en substance, ils seraient infoutus de demander leur chemin dans le métro de New-York.

    • administrateur dit :

      Oui, mais il me semble que, depuis les années 70 et 80, les jeunes artistes qui chantent en anglais ont un meilleur accent et une meilleure connaissance de la langue. Cela dit, pour un Parisien, notamment, anglophone ou non, le métro new-yorkais est déroutant, tous les trains n’appartiennent pas à la même compagnie ! 🙂 Le rêve de Macron !

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