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J’ai entendu sur France Inter une certaine Rebecca parler de Philippe Katerine (non pas le grand guitariste de jazz Philip Catherine, mais l’histrion à tête de crémier qui fait son beurre dans laC'est con chanson). Elle a dit qu’il « envoie valser toute une tradition de la chanson française, celle qui lorgne du côté de la littérature avec des litotes et des métaphores », qu’il écrit « sans passer par les figures de style, le contraire de la prétention poétique, une chanson comme du cinéma vérité, des phrases qui défilent sans points ni virgules », et surtout « qu’il impose une silhouette inédite dans le petit monde des chanteurs bien mis, il perd ses cheveux mais il ne renonce pas pour autant à une audace capillaire qui le rapproche de Garcimore, il se laisse pousser le ventre mais chante sur scène torse nu, choix esthétique à part entière d’un grand homme ».
On passera sur les « litotes » et « métaphores » qui lorgnent vers la littérature selon Rebecca (pistonnée par je ne sais qui pour venir cachetonner dans le micro du service public quatre matins par semaine), mais, si j’ai bien compris, le talent de Philippe Katerine, à ses yeux, est avant tout celui d’avoir du bide et de perdre ses tifs. Pour le reste il lui suffit de ne pas écrire des chansons à « prétention poétique », « qui lorgnent du côté de la littérature », et le tour est joué.
Avoir une ambition littéraire et/ou poétique est, dans la plupart des domaines d’expression, généralement considéré comme légitime, c’est même un gage de qualité, mais quand il s’agit de chanson, c’est incongru, il ne peut s’agir, pour Rebecca comme pour bien d’autres, que d’une « prétention ».
De la même manière, un grand-bourgeois parisien ou un fils de notable provincial peuvent avoir l’ambition de devenir Premier ministre ou chef de l’État, c’est légitime. La même ambition chez un plouc devient de la prétention. Ambition ou prétention, c’est une autre façon de dire qu’on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Ni la chanson avec la littérature et la poésie.

Pierre Delorme

5 commentaires »

  1. SARCLO dit :

    Philippe Katerine n’a pas que des défauts : sous son côté branchouille déguisé en amuseur plouc, il me semble qu’il glisse du sous-texte, et que ça rejoint l’écriture. Je me sens bien incapable de faire ce qu’il fait, et je n’en ai pas envie, mais je le trouve assez drôle et réjouissant. Après… le panégyrique de la Rebecca fait en effet assez France Caca.

    • administrateur dit :

      Tu l’auras compris, Philippe Katerine n’est pas vraiment le sujet de l’article, il subit un dommage collatéral dont il se remettra ! Cela dit, pour moi le sous-texte, c’est trop petit pour ma vue basse, il pourrait peut-être passer à l’hypertexte, pour changer ! 🙂

  2. Entre chanson et poésie
    Je ne veux pas choisir
    Entre chanson et poésie
    Je ne peux pas vous dire
    Ce qu’est cela, ce qu’est ceci

    Vous dire qu’à mes yeux
    Palmes académiques
    Ou livres poussiéreux
    Manqu’nt un peu de musique

    Ou que nos chansonnettes
    Ne valent pas grand-chose
    Chère âme de poète
    Allons voir si la rose…

    Mais si la rime est riche
    Ell’ peut l’être d’images
    Qu’importe qu’elle triche
    Au jeu du bon usage

    Je ne veux pas choisir
    Entre chanson et poésie
    Je ne peux pas vous dire
    Ce qu’est cela, ce qu’est ceci

    Pour une ritournelle
    Qu’on sifflote gaiement
    Tant d’œuvres éternelles
    De sonnets assommants

    Pour un alexandrin
    Qui nous touche en plein cœur
    Qu’importe son écrin
    La Pléiade ou Deezer

    Si un art est mineur
    Au regard d’une élite
    Soyons-y orpailleurs
    En quête de pépites

    Je ne veux pas choisir
    Entre chanson et poésie
    Je ne peux pas vous dire
    Ce qu’est cela, ce qu’est ceci

    Remballons nos pesettes
    A calibrer le vent
    Le cœur en épuisette
    Voyons ce qu’on y prend

    Et si cela nous touche
    Qu’importe le chemin
    Quand la beauté s’abouche
    A notre part d’humain

    Chanson que tout cela
    Ou bien littérature
    Tout, en partant de là
    Vaut son poids de ratures

    Je ne veux pas choisir
    Entre chanson et poésie

  3. André ROBERT dit :

    Vous défendez donc maintenant la CFQ ou je n’ai rien compris ?

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