Si on demande « où commence la chanson? » chacun répondra qu’il n’en sait rien mais que pour lui elle commence avec tel ou telle artiste de l’époque de son adolescence, voire de son enfance pour les plus précoces ou les plus nostalgiques. La chanson est un excellent marqueur générationnel. Chacun a un socle, une base, à partir desquels il s’intéresse à la chanson.
Comme avec le carbone 14, on peut déterminer, à défaut de l’âge précis, la génération d’une personne grâce à ses premières références dans ce domaine.
Il n’y a évidemment plus grand monde pour dire que tout commence avec Aristide Bruant ou Yvette Guilbert, ou encore, plus tard, avec Vincent Scotto et les opérettes. Les plus anciens d’aujourd’hui citeront Charles Trenet et Édith Piaf, puis d’autres, un peu moins anciens, citeront Brassens, Brel, Ferré, etc. Viennent ensuite ceux qui débutèrent avec Higelin ou Souchon, Lavilliers ou Renaud, puis Delerm, Cherhal, et ainsi de suite. Chacun retrouvera les siens.
Certains amateurs de chansons restent « scotchés » à celles de leur jeunesse, elles leur semblent indépassables, d’autres s’intéressent aux chansons d’aujourd’hui et même à celles de demain. Quelle que soit la base de départ, différente selon l’âge des personnes, certains y restent attachés (dans tous les sens du terme) et n’apprécient que modérément la nouveauté, quand d’autres semblent n’aimer qu’elle et chercher en permanence de nouvelles chansons. On peut sans doute essayer de naviguer à vue entre hier et aujourd’hui, mais la chanson et ses jeunes auteurs ont si peu de mémoire qu’il est souvent bien difficile de faire le lien entre les deux.
Quant à la question de savoir où commence la chanson, personne ne le sait vraiment, pas plus que l’apparition du langage avec laquelle elle se confond certainement. En revanche, à condition d’être « mauvaise langue », on peut dire qu’à défaut de savoir où commence la chanson, en écoutant certains « artistes » d’aujourd’hui on a parfois l’impression de savoir où elle finit !
A moins qu’à l’instar de la liberté, la chanson des uns commence là où s’arrête celle des autres ?
Pierre Delorme
Bonjour les enchantés ! Tout commence par quelques 45 tours qui se trouvaient dans une armoire de la classe de mon père … faut dire que cela ne m’ avait guère inspiré et que je ne me souviens même plus des chansons ! Après ce fut le transistor collé à l’ oreille, où ado, j’ ai écouté toutes ces chansons du hit parade et j’ ai commencé à faire des choix, mes premières préférences. Puis, le voisin de la collégue à mon père (un grand frère) qui écoutait Brassens, Brel, Reggiani. D’une oreille paraissant distraite, je ne disais rien, mais je commençais me rendre compte que la chanson disait beaucoup de choses et pas que des cucunoteries. Puis ma frangine ainée qui allait avec ses copines dans les premiers festivals et j’ ai je les ai suivies. Mon premier concert auquel j’ ai assisté fut, soit Joan Pau VerdieR, soit un artiste catalan, Francisco Pi de la Serra ( il m’ avait sacrément impressionné). Le premier jour de l’ été 2020,je revenais de l’ océan et j’ ai appris la mort de Joan Pau. Mais depuis les anecdotes, les moments inoubliables avec la chanson sont très nombreux. Un jour, chez mes amis du Morvan, j’ ai pu enfin voir Pierre DELORME sur scène. Je connaissais sa discographie. Vive la chanson, la diversité …
Salut, elle commence avec une chanson douce que me chantait ma maman, et il me semble que c’est pareil dans tous les pays du monde, il y a peu de chances que ça commence par du hard rock ou du rap … C’est comme la vie ça commence bien et ensuite ça part dans tous le sens … Parfois elle a un goût de lait maternel, parfois un goût de … pomme …
Comme Norbert Gabriel je pourrais répondre que la chanson commence avec ma maman. Après son décès nous avons retrouvé une quantité de cahiers de chansons où elle avait écrit les « paroles » de centaines de chansons. On connaissait ces cahiers mais on n’avait jamais réalisé qu’ils étaient si nombreux.
On pourrait penser que son répertoire commençait vers son adolescence. Eh bien non, car elle tenait tout un répertoire datant de la jeunesse de ses grands-parents entre les « chansons parisiennes » de 1880 à 1914, les chansons de la Grande Guerre et les chansons venues du fond des âges de la tradition.
Où commence la chanson ? Marc Robine m’a appris qu’une chanson de notre mère datait de la Fronde…
… Et quand je lis « Pierre Delorme » « Joan Pau Verdier » « Marc Robine » etc … Je ne me sens plus « tout seul » comme … « Jef » …