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J-suis-snobSur France Info, chaque jour, Bertrand Dicale, devenu curieusement l’unique référence des médias en matière de chanson, comme le sont les omniprésents Michel Cymès pour la médecine ou Raphaël Enthoven pour la philo, présente « Un été en Souchon », en compagnie de l’auteur d’Allô maman bobo.
Ce dernier, à qui on souhaite, non sans crainte, de ne pas devenir le pendant masculin de Juliette Gréco dans le domaine des banalités faisant office de témoignage sur le passé, parle de la chanson d’hier. En ce dimanche 6 août, il est question de la période yéyé, illustrée par des extraits de Souvenirs, souvenirs par Johnny Hallyday, Tous mes copains par Sylvie Vartan, et J’entends siffler le train par Richard Anthony. Il avoue avoir écouté et apprécié, à l’époque, toutes ces chansons (« J’aimais bien, dit-il, je trouvais ça agréable à entendre à la radio… »), en se dépêchant de préciser toutefois : « Mais j’achetais pas les disques.  » Après un petit silence, il ajoute : « Comme je vous disais, j’étais snob. Donc j’achetais les disques de Brassens, de Guy Béart, de Barbara… Je faisais des économies pour m’acheter pour Noël le disque de Jacques Brel. »
Il me faut reconnaître ici avoir écouté, du temps de mes 16 ans, Johnny, Monty ou Anthony, entre autres âneries. Mais lorsque je me rendais chez le disquaire, c’était plutôt pour Ferrat et surtout Brassens que s’envolaient mes petites économies. Pareillement, s’il a pu m’arriver de feuilleter des romans-photos, je préférais très nettement, au temps du livre de poche, me tourner vers Marcel Aymé, Bernard Clavel et Yves Gibeau en me rendant chez le libraire. Avec Brassens, d’un côté, Marcel Aymé, de l’autre, j’avais quand même l’impression de m’enrichir, de m’élever culturellement bien davantage qu’en entendant siffler le train ou en bavant devant la plus belle pour aller danser, même si, à cet âge, les incursions dans la variété parfois la plus stupide n’ont rien de honteux.
A en croire Souchon, j’ai donc dû être snob, moi aussi, comme sans doute pas mal d’entre vous. On ne m’ôtera pas l’impression, cependant, qu’à force de vouloir aimer tout le monde, d’épouser à toute force le goût dit populaire, certains chanteurs désireux d’être aimés par tous, eux aussi, finissent par dire des bêtises.

Floréal Melgar

3 commentaires »

  1. Norbert Gabriel dit :

    Salut
    Ouh là là, mais c’est que j’ai été super snob m’sieur-dames, en plus de Brassens, Ferrat et Cie, j’avais Hélène Martin dans mes achats prioritaires, mais je dois avouer que j’ai acheté un 45-tours de Richard Anthony, avec une Austin Healey rouge en couverture (very snob !), alors que la chanson parlait d’une MG… Quelle légèreté dans l’approximation ! C’était Nouvelle vague…

  2. sarclo dit :

    Avec Dicale je me suis un peu fritté. Y a pas de chanteurs suisses dans son dictionnaire de la chanson. Quatre lignes pour Eicher (tzigane suisse allemand) et deux pour Gilles. Je l’ai traité d’anti-protestant primaire et il m’a dit qu’il était protestant lui-même… et quand j’ai écrit « A la mort de Pierre Bachelet » il a réussi à dire qu’il avait plutôt plus de respect pour lui que pour moi. Cela dit ce mec est une sommité en termes de « culture de la chanson », sauf qu’il occupe le crachoir pour dire des platitudes et ne rien différencier (« De Brassens à Maître Gim’s »). On a avec ce bazar le souci qu’on a avec les boîtes à chansons : il en faut trois par semaine, quarante semaines par année, et il faut donc 360 chanteurs pour faire trois saisons. C’est marrant : les chanteurs que j’aime passent pas dans les boîtes à chansons. Quant à Souchon, c’est mon regret : il a écrit de tellement bonnes chansons, et je ne l’ai jamais rencontré, et il a la voix d’un vieillard maintenant et dit des choses sirupeuses (mais gentilles).

  3. Un partageux dit :

    Bah ! J’ai lu quantité de Akim, Zembla, Blek le Roc et autres « illustrés » dont j’ai oublié jusqu’au titre. J’étais trop petiot mais surtout d’une famille bien trop fauchée pour avoir acheté un seul de ces illustrés ! Alors les livres de poche étaient choisis avec un soin certain et « faisaient de l’usage » comme disaient nos mères de nos vêtements qu’elles auraient souhaité en zinc… Combien de fois ai-je relu « Le Grand Meaulnes » ou « Michel Strogoff » ? Ça résistait mieux que Kit Carson à une deuxième lecture…

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