Patrice Mercier n’appelle pas cela « timbre » (voir l’édito de ce jour), mais « goguette », et en début de spectacle il explique de quoi il s’agit : vous prenez une chanson connue, vous enlevez les paroles et vous les remplacez par d’autres, sur un thème qui n’a généralement rien à voir avec la chanson d’origine. Ainsi présenté, l’exercice peut paraître simple, mais essayez, vous verrez. Patrice Mercier, lui, est passé maître dans cet art du texte de remplacement. S’emparant de « tubes » de Brassens, de Serge Lama, de Renaud, d’Aznavour, de Balavoine et d’autres encore, il aborde ainsi des sujets aussi divers que le déclin de l’orthographe, la mort de Félix Faure, la radicalisation islamiste, internet, etc. On goûte en particulier son Je l’aide à mourir, sur l’euthanasie, traitée avec beaucoup d’humour et calquée sur le Je l’aime à mourir de Cabrel. Parfois, Patrice Mercier verse un peu de gravité dans ses brillantes trouvailles, notamment avec Nelson, hommage à Mandela posé sur la musique de Lily, de Pierre Perret, ou encore Brave Maxime, où le prénom d’un fou d’Allah remplace celui d’une célèbre jeune bergère de Brassens. Tout cela est fait avec beaucoup d’humour et de finesse, et le talent d’interprète de Patrice Mercier ajoute à la qualité de ses prestations.
On l’écoute ici sur Pas question ! https://www.youtube.com/watch?v=L8I1LDM_lTI
Et puis Patrice Mercier a trouvé des petits frères. Le nom de l’exercice leur sert d’ailleurs de nom de groupe, « Les Goguettes en trio (mais à quatre) ». Le bio, Macron, les écolos, Morano, Juppé, l’état d’urgence, Sarkozy, les homos, Kosciusko-Morizet dans le métro, c’est là quelques-uns des sujets traités dans la franche rigolade, toujours sur des musiques de chansons que vous n’aurez aucun mal à reconnaître.
On les écoute à leur tour sur Zemmour en croisade : https://www.youtube.com/watch?v=O299c4JmapQ
Floréal Melgar