La chanson, qu’elle soit amerloque ou « bien de chez nous », est générationnelle. La disparition de Prince en est une nouvelle illustration. Les témoignages (dans les médias français) d’anonymes ou de gens connus, qui célèbrent le génie de cet artiste, émanent tous de personnes ayant aujourd’hui entre trente et quarante ans. Normal, Prince était à l’apogée de la gloire au moment de leur adolescence, ceci explique sans doute cela. Pour les gens de ma génération (années cinquante), Prince n’existait pratiquement pas. Leur adolescence fut marquée par l’empreinte des Beatles et/ou de Bob Dylan. Ceux nés dix-ans auparavant furent bouleversés par Elvis Presley. Chaque génération a ses idoles planétaires.
A chaque fois les médias se déchaînent et en rajoutent dans le dithyrambe. Ils donnent facilement du « génie de la musique », terme auquel, curieusement, on accole illico le nombre (des millions) de disques vendus, ce qui, apparemment, doit en être la preuve incontestable.
Mais ne discutons pas ce « génie », je suis bien incapable de le mesurer, ni en nombre de disques vendus ni en termes d’apport musical.
Gageons que dès demain on passera vite à autre chose. En attendant le prochain décès du prochain génie. Pour savoir de qui il s’agit, il suffit de regarder les chiffres de vente d’albums des artistes dits « planétaires », il ou elle sera certainement dans la liste.
Pierre Delorme