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ferre-leopierre-boulez-withdraws-from-chicago-symphony-orchestra-concerts-in-february-for-health-reasonsA l’occasion de la mort de Pierre Boulez, grand musicien à la personnalité controversée, les « comiques » de télévision, dans une émission célèbre, se sont répandus en boutades imbéciles concernant sa musique (dite contemporaine). Commentaires qui n’étaient pas sans rappeler ceux que suscitèrent les œuvres de Picasso en leur temps, ou encore, plus tard, ceux qu’on entendit à la suite des films de Jean-Luc Godard.
La culture populaire, représentée ici (très mal ) par ces comiques médiatiques, demeure très révérencieuse devant la culture dominante à la condition qu’elle soit légitimée par quelques siècles d’existence ou bien soit conservatrice et sans audace. On veut bien « du » Vivaldi, « du » Mozart, ça c’est de la musique, mais pas György Ligeti, par exemple, ça n’est pas de la musique.
Il faut bien dire que de son côté la culture dominante, ou savante, regarde de haut la culture populaire. Culture populaire à laquelle appartient la chanson, on le sait, au grand dam des amateurs de chanson à texte et de certains de ses pratiquants qui voudraient qu’elle soit reconnue comme un art majeur.
Léo Ferré, grand auteur de chansons et grand interprète, a essayé de rapprocher le populaire et le savant, ou plutôt une idée du « savant » telle qu’elle peut avoir cours dans la culture populaire.
Il a écrit des mots très durs sur Boulez, et à travers lui sur la musique dite contemporaine. « La musique dans la rue » hurlait-il en gesticulant avec sa baguette devant des musiciens qu’il pensait diriger, mais qui en fait étaient complémentent perdus et naviguaient au « radar » (les témoignages sont nombreux). Peu importe son absence de technique pour diriger (c’est un métier qui s’apprend) mais sans doute avait-il perdu de vue que les harmonies qu’il utilisait lui-même pour composer ses chansons et ses arrangements, avaient commencé par écorcher les oreilles des mélomanes, à peine un siècle plus tôt. Elles avaient été imposées par des novateurs qui furent moqués. Comme lui-même brocardait les « contemporains ».
Bref, Ferré a écrit de très belles chansons, c’est le principal. Il s’agissait simplement de dire une nouvelle fois ici les difficultés de communication entre une culture dite savante et une culture dite populaire, qui d’une certaine manière se « méprisent », ou du moins se mésestiment, l’une l’autre. Et pour faire passer la chanson, fut-elle de qualité, de la deuxième à la première catégorie, il y a du boulot, beaucoup de boulot…

 

 Pierre Delorme 


2 commentaires »

  1. Comte dit :

    Grand talent, mais personnage détestable …

  2. Comte dit :

    Je parle de Ferré

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