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Zoé Malouvet. Photo : Elisa Rodelet

Zoé Malouvet. Photo : Elisa Rodelet

Pour sa vingt-et-unième finale, le tremplin « Vive la reprise ! », organisé par le Centre de la chanson, s’est « décentralisé ». Adieu, donc, Maison de la poésie, et bonsoir au Centre Fleury Goutte-d’Or Barbara, dans le quartier Barbès, à Paris. Quiconque arrivait un peu à l’avance en ce lundi 2 novembre pouvait d’ailleurs, avant de faire le plein de chansons, s’approvisionner alentour en tabac de contrebande et herbe au goût étrange venu d’ailleurs.
Les Parisiens ayant assisté à la demi-finale (1) organisée au Forum Léo-Ferré le 19 octobre dernier retrouvaient là les quatre sélectionnés d’alors, Zoé Malouvet, Gauvain Sers, Geneviève Morissette et Danny Buckton Trio, auxquels s’étaient joints les deux qualifiées de la région lyonnaise, Sarah Mikovski et Anissa, ainsi que les deux finalistes de la région toulousaine, Guilam et les deux jeunes femmes composant le duo Au creux de l’A.
Rappelons que chacun d’eux se devait d’interpréter une chanson piochée dans l’œuvre des Ogres de Barback, une chanson du répertoire et une chanson de création. Après une brève présentation concise du président du Centre de la chanson, Gérard Morel, et l’interprétation de trois chansons par les Ogres de Barback eux-mêmes, la finale pouvait donc commencer, ainsi que les agressions répétées de la préposée aux lumières, dues à quelques spots dirigés vers le public, qui eurent pour principal effet de nous obliger à écouter quelques chansons en regardant nos chaussures.
De cette finale, il conviendra sans doute d’en souligner le très bon niveau, déjà remarqué lors des qualifications parisiennes et que les quatre candidats de province n’ont fait que renforcer. Au point même qu’il est presque permis de penser que l’attribution des divers prix peut être perçue comme particulièrement « injuste » cette année tant il était malaisé de départager les huit finalistes. C’est ainsi que la jeune et souriante candidate lyonnaise Anissa et le Toulousain Guilam, tous deux bredouilles, auront fait les frais de cette distribution incertaine de récompenses, sans qu’on puisse vraiment en fournir d’explications irréfutables.
La formule « chacun ses goûts » étant communément admise par tous, on me permettra donc de préciser ici les miens. Dans la chanson imposée des Ogres de Barback, il m’a paru que Sarah Mikovski avec une Rue Mazarine qui swinguait agréablement, Guilam (Coup d’poids dans la gueule), Zoé Malouvet (Il ne restera rien) et Au creux de l’A (Avril et toi) se sont davantage distingués que leurs concurrents, même si Gauvain Sers s’est montré, là comme dans ses deux autres interprétations, bien meilleur que lors de la demi-finale. Osera-t-on confier, au risque de froisser certains des professionnels qui lui ont d’ores et déjà promis une programmation, que Geneviève Morissette gagnerait peut-être à se calmer un peu en ne cherchant pas à concurrencer l’une de ses célèbres compatriotes québécoises dans le registre du volume ? Les gens d’âge mûr, nombreux dans le public, ne sont pas tous malentendants…
Les chansons du répertoire sont allées se promener du côté de Souchon-Voulzy, Michel Bühler, Marie-Paule Belle, Jacques Debronckart, Michèle Bernard, Mathieu Boogaerts, Henri Tachan et, surprise agréable, Stella, la persifleuse bien oubliée des années 60 dont René nous avait rappelé l’existence ici même (2). Sarah Mikovski a pu ainsi nous offrir une belle version amusée de Pourquoi je chante, tandis qu’Anissa faisait honneur au Je t’aime de Michèle Bernard et que Danny Buckton mettait d’emblée le public dans sa poche avec La Castagne d’Henri Tachan. Gauvain Sers, à qui Jacques Debronckart a mieux réussi que la fois précédente en demi-finale, Au creux de l’A avec Le Rempart, et Zoé Malouvet, qui eût peut-être dû ici varier son choix en optant pour une chanson plus « enlevée » que Deux qui s’aiment afin de varier sa prestation d’ensemble, m’ont semblé à la hauteur.
Enfin, dans le domaine de la chanson de création, qui a souvent déçu lors des finales précédentes, les divers finalistes s’y sont montrés talentueux, avec toutefois une mention particulière à Danny Buckton (Une cigarette à la fenêtre), Zoé Malouvet (Au bord de nous) et l’original duo Au creux de l’A avec une très belle chanson, Immobile.
Si le jury de professionnels (responsables de salle ou de festival, producteurs, presse spécialisée, etc.) a offert son coup de cœur à Danny Buckton Trio, tandis que nombre de ses membres s’engageaient à programmer ce même lauréat ainsi que Geneviève Morissette, Au creux de l’A, Gauvain Sers et surtout Zoé Malouvet, le Grand Prix du Centre de la chanson, décerné par un second jury présidé par Claude Lemesle, allait à la Lyonnaise Sarah Mikovski. Cette annonce en aura sans doute surpris plus d’un, à commencer par la lauréate elle-même, qui ne s’est vu curieusement proposer qu’une seule programmation par le jury des professionnels.
Le public, appelé lui aussi à désigner son finaliste préféré, s’est tourné quant à lui vers Danny Buckton Trio (3). Ce fut une belle soirée.

Floréal Melgar

(1) http://www.crapaudsetrossignols.fr/2015/10/21/vive-la-reprise-en-attendant-le-dernier-round/
(2)
http://www.crapaudsetrossignols.fr/2014/02/16/la-persifleuse-avait-ses-cibles/
(3) Pour le palmarès complet : http://www.centredelachanson.com/index.php/678-vive-la-reprise-2015

 

5 commentaires »

  1. Chris Land dit :

    D’accord pour l’essentiel avec ce compte-rendu.

  2. Norbert Gabriel dit :

    Salut
    Bon eh bien voilà qui me dispense de faire ma page, tout est dit. Un détail quand même, pour une 21e édition, y a eu du flottement dans l’organisation… Mais peut-être que j’étais en option ronchonchon ce soir-là ?

  3. Manon dit :

    Merci pour cet intéressant compte-rendu Floréal. Je te fais confiance 😉

  4. POMMIER Marc dit :

    Même si Paris c’est loin, ça fait plaisir de voir qu’une relève existe bel et bien !
    Le Centre de la chanson fait un gros travail !
    C’est personnel, mais que cela doit être difficile de choisir parmi les sélectionnés et quand la qualité est bien présente !
    Autre point de vue perso. N’y aurait-il pas d’autres moyens que « le concours », ce qui ressemble étrangement à ce que nous vivons dans cette société qui concurrence et qui finit par opposer les uns aux autres ! Peut-être pas ici…
    Il manque cruellement de lieux par rapport au nombre d’artistes existant !

    • administrateur dit :

      Le nombre de postulants au métier « d’artiste » est si important que jamais il n’y aura assez de lieux et assez d’antennes pour tout le monde. Peut-être faudrait-il simplement développer les lieux consacrés à la pratique amateur, puisque de toute façon le plus grand nombre ne deviendra jamais professionnel.
      Pierre Delorme

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