Photomontage : Olgalienne

C’était chouette d’être si bien accueillis, lundi dernier, au Forum Léo-Ferré, à Ivry-sur-Seine, pour rencontrer les lecteurs et contradicteurs favoris de Crapauds et Rossignols ! 
Finalement, à raconter devant ce public les premiers échanges des trois gars sur le net et la genèse de la création du site*, à écouter ensuite (dans une courte discussion) les points de vue sur la chanson des uns et des autres dans le public, il m’est venu à l’idée que tout ce qui était dit, pour une fois en un même lieu et de vive(s) voix, ne faisait que mettre au jour, en une sorte de synthèse, ce qui fait l’essentiel de nos conversations virtuelles : les contradictions. 
Nos propres contradictions d’abord, de crapauds et de rossignols, mais aussi celles des amateurs de chanson réunis dans la salle. 
Sans doute cela tient-il au fait que la chanson elle-même est une contradiction permanente. On ne sait jamais si elle penche du côté du texte ou de la musique, du côté de l’industrie ou de l’artisanat, du côté du discours ou de l’insignifiance, de la poésie haut perchée ou de la vulgarité, du côté de la jeunesse ou des anciens, du savant ou du populaire, et finalement, du côté de l’art ou du côté du simple divertissement. 
Une seule chose est sûre, elle penche, d’un côté, d’un autre ! Et nous aussi nous avons nos penchants ! Ce qui fait qu’il est difficile de trouver un point de vue stable. Peut-être qu’à l’instar de la perfection, l’équilibre parfait n’est pas de ce monde… Certains m’objecteront que telle ou telle chanson représente pour eux l’exemple parfait de l’équilibre entre tous les ingrédients qui font une chanson, mais d’autres ne seront pas d’accord… encore des contradictions !
Il n’y a finalement qu’une seule chose sur laquelle tout le monde est d’accord : la chanson est une affaire suffisamment importante pour qu’on puisse éventuellement avoir des désaccords à son sujet.
Et ça, c’est chouette aussi.

Pierre Delorme

* Le premier épisode sera publié jeudi dans la rubrique « CD, DVD, Scènes ».