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Pochette R AnthonyRichard Anthony est mort. On a même annoncé la nouvelle au journal de France Inter. Il se trouve sans doute bien peu de monde dans les nouvelles générations pour savoir qui était le chanteur Richard Anthony. Nous autres, des années soixante, nous savons ! D’abord, c’est J’entends siffler le train, un très grand succès populaire de ces années-là : une chouette mélodie, un départ, un train au loin, la mélancolie, que demandait le peuple ? Ça n’est que des années plus tard que nous apprendrons que cette chanson était l’adaptation d’un fameux titre américain, 500 Miles, écrit par Hedy West, et que les paroles originales n’ont pas grand-chose à voir avec la version chantée par Richard (il reste quand même un train !). Richard a interprété pas mal de tubes américains ou anglais de cette époque, And Then He Kissed Me des Crystals, devenu Et je m’en vais ; I Only Want to Be with You de Dusty Springfield, renversé* en À présent tu peux t’en aller… On n’était pas très regardant sur les traductions à l’époque ! Le parolier Pierre Dorsey sera plus attentif et scrupuleux en adaptant le fameux Blowin’ in the Wind de Bob Dylan, connu en France sous le titre Écoute dans le vent. C’est un autre tube de Richard. Il nous arriva d’être très sévères avec cette version qui avec le recul n’est pas si mauvaise que ça, l’impression de « trahison » de l’original, que nous découvrîmes là encore avec quelque retard, tenait sans doute davantage au grand écart entre la voix de « vieux bluesman » du jeune Bob et celle très sirupeuse de Richard. Aussi sirupeuse cette voix fût-elle, nous serons plus coulants avec le Sirop Typhon. Nous aura-t-elle fait tousser des oreilles cette scie venue d’Angleterre ! Cette fois, pourtant, l’adaptation était fidèle à la lettre, mais allez donc rendre en français des plaisanteries pour initiés dont beaucoup échappèrent même aux Britanniques qui firent de Lily the Pink, par les Scaffold, le tube de Noël 1968… Et puis nous sourirons au souvenir de cette interview où Richard raconte avoir donné des conseils à Paul McCartney himself. Une chose est sûre : les Beatles et lui ont fait studios voisins à Abbey Road. Pour le reste, Richard étant natif du Caire, nous dirons qu’il avait l’exagération méditerranéenne. Passons puisqu’il s’en va… Et saluons Richard qui nous donna nos premiers émois musicaux en chantant de jolies mélodies venues d’ailleurs, qui nous touchèrent et ouvrirent nos oreilles à de futures passions.

Pierre Delorme et René Troin

* Pour les non-anglophones : I Only Want to Be with You se traduit littéralement par Je veux seulement être avec toi.

Richard Anthony a aussi gravé quelques adaptations anglaises de titres francophones, dont La Nuit d’Adamo (paroles anglaises : Jenny Meredith) en 1966.

[The Night]

 

 

 

1 commentaire »

  1. Michèle D dit :

    Et aussi Crying in the Rain des Everly Brothers et You’re my World de Cilla Black, dont les adaptations ne sont pas si mauvaises non plus.

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