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Les hommes s’appellent Michel, Yves, Marc, François, Philippe, Serge, Olivier, Norbert, les femmes s’appellent Chantal, Danièle, Catherine, Françoise, Monique… Ils sont passionnés par la chanson, ils en causent et en débattent sur le net, sur Facebook ou sur des blogs divers au fil des commentaires. Les termes du débat tournent toujours autour des deux mêmes oppositions : la chanson formatée d’un côté, la chanson de qualité de l’autre. Dans leur jeunesse on parlait de chanson à texte et de chanson commerciale, c’était la même chose. On évoquait aussi l’artisanat contre l’industrie du showbiz.
Les points de repères n’ont pas changé depuis cinquante ans : Brel, Brassens, Ferré d’un côté (le meilleur) et les yéyés de l’autre (le pire) pour la chanson française. Bob Dylan et les Beatles pour la chanson anglo-saxonne. Les enjeux des débats de varient guère.
Les « jeunes » d’aujourd’hui y prennent rarement part. C’est une affaire « d’anciens » dont la sagesse chansonnière est organisée autour de cette coupure entre la « bonne » et la « mauvaise » chanson. Ils seraient cependant bien inspirés de demander aux nouvelles générations ce qu’elles pensent de cette frontière. La distinction entre chanson de qualité et « daube » de l’industrie est-elle toujours pertinente ? Ces baby-boomers amateurs de chanson, le plus souvent retraités, professent à longueur de blogs et de « posts » sur Facebook que « c’était mieux avant ». Ils nous sortent de derrière les fagots de YouTube ou de l’INA, des vidéos et des enregistrements d’un autre âge. On dirait qu’ils ne se sont jamais remis de l’irruption de Johnny, Sylvie, Sheila et consorts, au détriment des chanteurs poètes restés coincés dans leurs cabarets. Ils sont restés scotchés à cet affront qui leur fut fait, et ne se sont pas aperçus que le monde et les chansons avaient évolué. Leurs débats, voire leur « combat », sont d’un autre âge. La coupure radicale qu’ils semblent encore percevoir entre bonne et mauvaise chanson, entre le commercial et l’artistique, est devenue invisible, voire illisible, et bien des styles fleurissent aujourd’hui qui n’appartiennent à aucune des catégories de ce monde de la chanson qu’ils imaginent toujours scindé en deux. Sans doute à l’image du monde des « deux blocs », qu’ils ont connu au temps de leur jeunesse. Au temps où les jeunes s’appelaient Michel, Yves, Marc, François, Philippe, Serge, Gilbert, Norbert, Chantal, Danièle, Catherine, Françoise… ou encore René, Floréal ou Pierre.

LTG

4 commentaires »

  1. Chris Land dit :

    La coupure est effectivement radicale ! L’une est décapitée au « profits » de l’autre omniprésente…
    « Coupez-leur la tête, ça leur f’ra les pieds ! » qu’on disait.
    C’était pas mieux avant, mais cela a existé, ce que tentent de faire oublier tous les médias.

    • LTG dit :

      Votre réponse n’est-elle pas la preuve de la justesse de l’édito ? Si vous vous prénommiez Thomas, Jérôme, Matthieu, voire Kevin ou Dylan (!), on pourrait se poser des questions, mais votre prénom est Christian, n’est-ce pas ? LTG

  2. Michel B dit :

    La chanson formatée, standardisée, ça existe bien, quand même ? Non ?
    N’est-il pas vrai que dans tout domaine artistique, le créateur doit trouver son style personnel (même s’il a été forcément marqué et influencé par ce qui l’a précédé ou qui l’entoure)?

    • LTG dit :

      Oui, bien sûr, mais il y a divers formats et standards dans la chanson, y compris dans celle dite de qualité. Le standard « rive gauche » est très reconnaissable, par exemple. Nous avions publié un édito sur le sujet – Voir « Un édito formaté » : http://www.crapaudsetrossignols.fr/index.php/2014/03/24/un-edito-formate/
      Je ne vois pas ce que le « style personnel » a à voir avec le sujet « générationnel » qui est celui de l’édito et qui évoque les amateurs de chanson, non pas ceux qui les écrivent.
      Pierre Delorme

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