Qui n’a pas, samedi dernier, une fois encore jeté un œil, même furtif, au concours de l’Eurovision pour avoir le plaisir de se dire : mais qui peut bien regarder ce genre de truc ? A quoi sert ce genre de divertissement débile ? Bien sûr, on ne suit pas toute l’émission, elle est trop longue, alors on y fait des sauts de puce, en zappant, au début ou à la fin, après le film ou le match, avant d’aller se coucher. Qui peut bien regarder ça ? On se pose la question un certain temps, on cherche le pourquoi du comment, on s’indigne même, jusqu’à prendre conscience qu’on est soi-même en train de regarder cette connerie, pendant que d’autres chez eux font la même chose en se demandant qui peut bien regarder « ça »… c’est une mise en abyme. Et l’abîme (celui où tombe le chapeau de la cime) est profond, dans lequel chacun se plaît à contempler la pauvre chanson tombée aussi dedans.
Personne (ou presque) n’y échappe ou n’y a échappé, pas même les plus férus de chanson de qualité. Bien sûr, j’en entends déjà qui disent, moi, moi, je ne regarde pas! Bien sûr… mais ici nous parlons de tout le monde, c’est vous et c’est nous. Non, personne n’y échappe, pas même l’amateur éclairé pourtant prêt à choper au colback tout ce qui ressemble à une chanson « formatée ». Avec le concours de l’Eurovision, une synthèse du genre, il trouve une occasion salutaire de se défouler. Cet affligeant concours annuel sert au moins à ça.
Ce qui nous intrigue le plus, c’est l’obstination masochiste, qui est la nôtre, à quand même regarder la télévision ce jour-là. Bien sûr, on s’en défend… Mais c’est peut-être comme les films pornos, tout le monde en a vu mais personne ne les regarde jamais. Chacun a sa part d’ombre, même l’amateur de chanson de qualité : c’est le concours de l’Eurovision.
LTG
Quand même, c’était un cru exceptionnel. L’avez-vous regardé jusqu’au bout ? Moi, je l’ai regardé le lendemain matin et j’ai quand même été (désagréablement) surprise ! Quoique la surprise en question était de taille (je vieillis), my god.
Je n’ai rien vu de l’Eurovision 2014, même pas quelques secondes « par hasard ». Alors, pour le cru, je vous crois sur parole.
Année exceptionnelle ! D’une part, toutes les infos me sont passées au-dessus des oreilles, d’autre part, samedi je suis allé découvrir Jean-Michel Piton au Forum Léo-Ferré (je sais, c’est une faute de pas l’avoir connu plus tôt, Piton, pas le forum) et du coup l’Eurovision… comment dire ? c’est un autre monde, et rien ne me motive pour y aller voir… même pas la barbe de Conchita… Tant pis… pour moi…