Même s’il y eut un coup d’essai à l’été de 2004, c’est au mois de juillet de l’année suivante qu’eut lieu le lancement officiel du Festival de chanson à texte de Montcuq, village du Lot resté célèbre pour l’humour très Café des Sports à l’heure de l’apéro qu’inspira son nom à un amuseur de la télévision. L’idée d’organiser cette rencontre annuelle fut avancée par Claire de Villaret et le comédien Henri Courseaux, auteur compositeur interprète à ses heures. Dans une galerie d’art du quartier Mouffetard, à Paris, puis au Forum Léo-Ferré, à Ivry-sur-Seine, ces deux passionnés s’étaient déjà illustrés dans l’organisation de soirées chanson mensuelles, y instaurant une ambiance particulièrement conviviale.
En 2005, donc, avec quelques bénévoles de la région, ils créent l’association « Musiques, Cours et Granges », chargée de l’organisation de ce fort sympathique événement estival. Une cinquantaine de bénévoles la composent aujourd’hui. Henri Courseaux, qui en aura été le président durant une dizaine d’années, vient de passer le relais à un autre artiste de renom du monde de la chanson en marge, Rémo Gary. Ni ce changement de président ni le succès croissant de ce festival ne devraient toutefois apporter de grandes modifications à son déroulement. Soucieux de le maintenir à taille humaine, avec ce que cela comporte d’intimité et de proximité avec les artistes programmés*, ses créateurs et continuateurs ne changeront rien à la formule actuelle. Pas de soirées supplémentaires prévues, ni de Bercy ou Stade de France local en vue, et c’est bien ainsi.
C’est donc sur trois soirées que la dixième édition du Festival de chanson à texte se déroulera, du 24 au 26 juillet prochain, dans la belle cour du collège Jean-Jacques-Faurie, à Montcuq, transformée pour l’occasion en cabaret de plein air**. La seule nouveauté consistera, pour Rémo Gary, à venir animer une fois par trimestre, pour les élèves des classes de quatrième et de troisième de ce collège, un atelier d’expression écrite autour de la chanson, en plein accord avec son principal, Gilles Decaestecker. A terme, cette expérience pourrait déboucher, pour ces collégiens, sur une participation au festival, qui resterait à définir.
On notera cette année que les organisateurs – et c’est tout à leur honneur – ont pris le risque de se passer d’une tête d’affiche pour l’une des trois soirées, confiée à deux jeunes artistes prometteurs, Jeanne Garraud et Frédéric Bobin. Cela nous rend ce festival, l’un des plus chaleureux de l’été, encore plus sympathique.
Floréal Melgar
* A noter que chaque matin, de 11 heures à midi, les spectateurs sont conviés à rencontrer sur la place de la Mairie les artistes programmés le soir même.
** Un repas est proposé avant le spectacle, des tables pouvant accueillir sept ou huit personnes chacune étant disposées dans la cour du collège.
Le site du festival :
Pour moi Frédéric Bobin est une sacrée tête d’affiche à tous points de vue, en dehors des ego surdimensionnés.
Bien d’accord avec ce que Floréal nous donne à entendre.
Ce « petit-grand » festival à taille humaine permet et incite à des rencontres imprévues en plus des rendez-vous avec les artistes programmés le jour même, une rencontre avec ceux-ci étant organisée autour d’un apéro du midi.
En effet, les festivaliers étant placés aux tables, le soir des concerts, de façon « aléatoire », les repas se déroulent en faisant connaissance de nouvelles personnes (qu’on peut retrouver d’année en année si le courant passe…) et enrichit les échanges avec des convives qu’on n’aurait vraisemblablement pas côtoyés dans d’autres festivals à notoriété mieux établie…
Il faut dire qu’une majorité de festivaliers sont des régionaux et autres autochtones !
c’est vrai, ce « petit festival » est un vrai bonheur… L’accueil y est très chaleureux, l’organisation irréprochable, l’ambiance détendue et festive…
D plus les balades dans le village et l’apéro à une terrasse avec les rencontres de la veille rajoutent au plaisir… Un grand coup de chapeau à toute l’équipe, et particulièrement à Claire et Henri qui tirent leur révérence…
Une seule ombre au tableau, mais à mon avis de taille « éclipse totale » : la dernière soirée de Montcuq « chevauche » la première d’un autre festival « à notoriété mieux établie »… Ainsi, cette année, les amateurs devront choisir entre le formidable spectacle d’Yvette Théraulaz et une certaine Anne Sylvestre ailleurs…
Est-ce bien raisonnable ?
Une précision : Claire de Villaret et Henri Courseaux ne tirent pas leur révérence. Ils restent tous deux adhérents de l’association qui organise le festival, et Claire fait même toujours partie de son bureau.
Pour le reste, la vie n’est faite que de choix…