Facebook n’a de véritable intérêt que si l’on s’en sert. Pour ouvrir une exposition permanente et évolutive sur les 33-tours 25 centimètres, par exemple. C’est Robin Rigaut, le directeur et rédacteur en chef de la revue Vinyl, qui a eu l’idée de les mettre en lumière. Il trouve ce « format bien sympa ». Et il a bien raison. Pour nos jeunes lecteurs (nous devons bien en avoir qui n’ont pas, ou à peine, dépassé la cinquantaine), précisons que le 33-tours 25 cm comptait généralement quatre titres par face (souvent, il regroupait deux 45-tours parus précédemment), mais pouvait aller jusqu’à dix titres – tel le Guy Béart chante avec ses amis, paru en 1957 chez Fontana, avec, au verso, des notes de pochette signées Pierre Mac Orlan et Georges Brassens.
La plupart des disques qui s’affichent ici sont anciens. Le format, ainsi que le rappelle Robin Rigaut, « n’ayant duré qu’une douzaine d’années (1951-1963, environ) ». Même si, en réalité, le 25-cm n’a jamais tout à fait disparu. Il peut faire l’objet d’éditions collectors (en 1996, un 25-cm de huit titres, au tirage limité à 1 500 exemplaires, accompagne la sortie du CD Renaud chante Brassens). En 1999, Tricatel, le label éclectique de Bertrand Burgalat, presse Dans les yeux d’April March. Mais l’authentique passion pour le 25-cm, c’est du côté de chez Jacky Chalard qu’on la trouve. Dans les années 80, le fondateur de Big Beat Records publie des enregistrements de Crazy Cavan, de Chris Evans, des Teenkats et autres rockers revivalistes. Double retour aux sources : pour la musique et pour le format. Car, dans les années 50 et 60, les rockers américains (Elvis Presley), anglais (Cliff Richard), français de souche (Danny Boy) ou d’adoption (Vince Taylor) ont, eux aussi, fait les belles heures du 25-cm. Nombre de pochettes viennent le rappeler sur cette page Facebook qui accepte tous les genres, sauf la musique classique.
Donc le jazz est là (Sidney Bechet), les livres-disques aussi (Spaghetti et la peintoure à l’houile, d’après une BD de Dino Attanasio et René Goscinny, avec une musique de Boby Lapointe !). Mais c’est bien la chanson qui se taille la part du lion. Resurgissent les noms de Nicole Louvier, de Jean-Claude Darnal, d’Odette Laure, de Marc Ogeret… et reviennent ces graphismes superbes, telle l’illustration de la pochette du 25-cm RCA F 1030 017 des Garçons de la rue.
A vous de voir, et, pourquoi pas, d’accrocher de nouvelles images. La page est ouverte à tous.
René Troin
Tout à fait d’accord, c’était un format idéal, que je comparerais volontiers à celui d’une bonne première partie : assez pour s’exprimer, pas trop long pour ne pas lasser. Graphiquement aussi, je trouve le format plus intéressant que celui du 30 cm. J’ai eu en ma possession dans ce format un Frères Jacques, un Fletcher Henderson et un Elvis Presley…
Fidèle lecteur de Crapauds et Rossignols, j’ai moins de 45 ans… Et j’ai connu des Vinyls 25 cm de Jacques Brel comprenant dix titres !
Le dernier 25-cm de Jacques Brel date de 1964… Désolé, je persiste et signe : vous faites bien partie de nos jeunes lecteurs 🙂
Puisque vous avez l’excellente idée de parler de Robin Rigaut je me permets de mettre l’accent sur sa revue Vinyl, rare revue papier consacrée à la chanson, qui perdure. Le premier numéro a vu le jour en 1994, Vinyl va donc bientôt fêter ses 20 ans et la sortie de son centième numéro. De beaux articles, toujours très documentés, avec une illustration très riche et très fournie. Vous avez compris qu’il y a 4 numéros par an, et ce pour un coût d’abonnement annuel de 50 euros. Vynil en est à son 95e numéro. Le 100e ne sera diffusé que si le nombre d’abonnés est suffisant. Qu’on se le dise ! Pour s’abonner c’est ici : Robin Rigaut, 23, rue des Menus-Plaisirs (difficile de résister devant une telle adresse 😉 ), 78690 Les Essarts-le-Roi.
J’ai le souvenir qu’un des premiers vinyles arrivés sur le Teppaz de mes parents fut le Léo Ferré chante Aragon, dans ce format… Ensuite virent les Mario Lanza.
Le changement de format en 33 cm s’est fait (chez nous) avec les Chœurs de l’Armée rouge, et avec l’inévitable Yves Montand.
Le 25 cm « Jacques Brel Olympia 64 » (prêté par un cousin qui me l’a finalement donné) fut pour moi celui de la découverte de l’artiste, une dizaine d’années après sa sortie. Quatre titres par face.
Vous êtes sûr que n’avez pas un peu « oublié » de le rendre à votre brave cousin, ce 25-cm ? Mouais… on la connaît la chanson – et plutôt huit fois qu’une 🙂
C’est à demi exact, René ! je l’ai gardé tellement longtemps qu’il a fini par me le donner ! 🙂
Merci Chantal !
Petite rectification : VINYL est bimestriel -> 6 numéros par an !!
Quand j’ai commencé à m’intéresser sérieusement à la chanson et à acheter des disques, ma mère m’a donné un 25 cm de Brassens qui datait déjà de quelques années et qui lui appartenait. C’était en 1972. Curieusement, elle avait écrit ses initiales au dos de la pochette (GP), comme pour les disques qu’on emmenait dans les soirées (des surpat’) pour les récupérer ensuite. Mais le plus étonnant c’est que le nom du de Brassens n’apparaît pas au recto. Il s’agit du numéro 8 avec Le Temps passé, Tonton Nestor, Le Temps ne fait rien à l’affaire… En 1962, la bobine de Brassens était donc déjà assez connue… Quelqu’un peut-il me confirmer qu’il s’agit bien du premier disque français avec uniquement la photo du chanteur (sans son nom) sur la pochette ?
Cette page des 33 tours 25 cm (https://www.facebook.com/groups/500697613362914/)
continue d’être alimentée régulièrement. J’y découvre moi-même des merveilles ! you’re ouelcome, donc…
Réponse à Yvan Perey : je pense que oui…