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SavedEntre 1979 et 1981, Bob Dylan, au plus fort de sa période born-again Christian, délivrait des sermons au fil de ses concerts. Plusieurs (tous ? Les dylanologues, qui sont à l’enfant de Duluth, Minnesota, ce que les théologiens sont au Fils de l’homme, divergent sur ce point) sont réunis dans un opuscule publié en 1990 par Hanuman Books, sous le titre Saved ! The Gospel Speeches, que l’on pourrait traduire librement, sans se gêner puisqu’il est beaucoup question de liberté dans ces pages, Sauvé ! L’Evangile selon Bob Dylan. On peut y lire, entre autres textes inspirés, cette adresse du 15 mai 1980 aux spectateurs de Pittsburgh, Pennsylvanie.
« L’animal là, au cas où vous n’auriez pas compris, était un serpent [sans doute celui, qui n’est pas nommé, à la fin de Man Gave Names To All The Animals]  – le même serpent qui était dans le jardin d’Eden. Le même serpent qui était Satan, Lucifer, dieu de ce monde. Prince du pouvoir de l’air. C’est le même serpent. Et comme il s’est montré pour tromper Eve, il est là, dehors, pour nous tromper de même. Ils disent : “Bob, ne prêche pas autant.” Ils disent toujours : “Bob, fais ci ; Bob, fais ça.” Pourtant, c’est très bien comme ça. Vous savez, je peux faire ce que je veux. Je n’ai pas d’amis à perdre. Et puis, je n’en connais pas beaucoup qui soient prêts à vous parler de Jésus. Je sais que Jackson Browne ne le fera pas, parce qu’il tourne à vide*. Je sais que Bruce Spingsteen, Dieu le bénisse, ne le fera pas, parce qu’il est né pour courir et qu’il court toujours*. Et Bob Seger ne le fera pas parce qu’il court contre le vent*. Alors, il faut bien quelqu’un pour le faire ! Quelqu’un doit vous dire que vous êtes libres ! Vous êtes libres parce que Jésus a payé pour vous. C’est la seule raison qui fait que vous êtes libres. Alors, prenez votre lit et marchez ! »
On lit, dans les comptes rendus d’époque, que les spectateurs fuyaient par paquets de douze. On les comprend, mais c’est dommage. Parce que, qu’est-ce qu’il chantait bien (pour une oreille convaincue comme la mienne, en tout cas), en ce temps-là, le père Bob, entre deux prêches.

 René Troin

 * En version originale, cela donne trois références à des titres emblématiques des trois chanteurs cités, soit respectivement : Running on Empty, Born to Run, Against the Wind.

1 commentaire »

  1. Chris Land dit :

    So far away donc de Pete Seeger et de Woody Guthrie, les références de ses débuts…

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