Je lisais, assis sur la terrasse de la maison. En bas, la placette du hameau était déserte. Une voiture est arrivée. J’ai levé les yeux de mon livre et j’ai reconnu le voisin d’en face. Les fenêtres de sa voiture étaient ouvertes, j’ai pu entendre la chanson qui passait à ce moment dans son autoradio, c’était une chanson de Georges Brassens (Les Passantes).
Le voisin s’est garé devant chez lui, mais il n’est pas descendu tout de suite de sa bagnole. Il a attendu la fin de la chanson de Brassens avant de couper la radio, fermer sa portière et rentrer chez lui, l’air rêveur.
Comme je le connais un peu et qu’il n’est pas, à ma connaissance, porté exagérément sur les choses de la culture et de la chanson en particulier, je me suis dit que Brassens était quand même vraiment très fort, et que tous les auteurs de chansons devraient essayer de composer des chansons dont les gens attendent la fin avant de fermer leur radio et descendre de leur voiture. Je trouve que ça serait un bon critère pour juger de la valeur des chansons, même si, je le concède, cela peut sembler un tantinet radical et que cela risquerait d’en éliminer pas mal ! Mais bon, après tout, serait-ce si grave ?
Pierre Delorme
Bonjour,
Une chose m’a souvent étonné : les chansons que j’ai entendues le plus souvent citées, de Brassens, sont celles dont il n’est pas l’auteur.
Le mythe de l’ACI, soi-disant gage de qualité, en prendrait un coup si ça se savait.
Bonne journée
Pierre
Mais on peut considérer que c’est un hommage au compositeur qui a trouvé les bonnes notes pour ces poèmes… Autre possibilité, pas mal de chansons de Brassens sont très longues, inadaptées aux ukases radio, Les Passantes ne font « que » 4 minutes, Les Oiseaux de passage 3’15, alors que Mourir pour des idées, c’est dans les 5’15… et la Supplique, n’en parlons pas…