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trompeDans les vastes territoires de la variété, il existe un animal très prisé pour la musicalité prétendue de son chant : le daho. Comme d’autres spécimens de la même espèce, le biolay, le delerm, le bénabar ou le beaupain, il fait l’objet d’une traque incessante au moment de mettre bas, de donner le jour à ses petits derniers, les cédés. La meute dans le vent à carte de presse s’emploie alors à l’accrocher absolument à son tableau de chasse, d’une façon si obsessionnelle qu’elle en oublie encore plus qu’à l’ordinaire tout ce qui, du crapaud au rossignol, chante et vocalise dans nos villes et nos campagnes.
Comme d’habitude, les fines gâchettes de Télérama, de Libé, des Inrocks (1),  épaulées par les grandes stations de radio et les principales chaînes de télévision, l’ont exhibé en long, en large et en travers. Il nous aura fallu bouffer du daho à toutes les sauces ! Il est vrai que la grande prêtresse radiophonique du boboïsme crétin, Pascale Clark, avait prévenu dès le mois de juin : « L’automne sera Daho ! » (2)
Certains seront peut-être surpris de la facilité avec laquelle cet animal se laisse attraper, pour ne pas dire apprivoiser. En vérité, comme pour le faisan aujourd’hui dans certaines régions, il s’agit bien davantage d’une chasse à l’animal d’élevage que d’une sauvage battue à l’ancienne. Gibier et chasseurs sont ici largement complices. Cela permet à l’un d’exhiber des créations ayant reçu l’imprimatur du Sacré Collège en chanson qu’est l’industrie culturelle, et aux autres de se livrer une sévère concurrence dans la logorrhée branchée, l’excès de charabia et le déversement de connerie épaisse mais hype.

Floréal Melgar

(1) Me croirez-vous, mais je connais des gens, d’un autre siècle, qui disent encore Libération et Les Inrockuptibles ?!…
(2) « Comme on nous parle », France Inter, 11 juin 2013.

 

6 commentaires »

  1. patrick ochs dit :

    Salut mon vieux Floréal !
    On ne s’attaque pas à Daho, à Bénabar, à Biolay, aux fringues, au physique, aux lunettes et à la religion.
    P.O.

  2. catherine Laugier dit :

    Il est de bon ton dans une certaine autre presse de dire du mal systématiquement de Bénabar, Delerm (qu’est-ce qu’on n’a pas entendu sur eux !) ou de Daho. Ce dernier m’ennuie assez généralement, mais son dernier album m’a assez accrochée cette fois-ci. Et bien que je n’aime guère le ton de Pascale Clark, il arrive souvent qu’elle invite des chanteurs de qualité. Alors attention à la facilité des a-priori et du systématisme qui est du « hype » à l’envers…

    • René Troin dit :

      Si vous étiez abonnée à « Une Semaine de Crapauds et Rossignols », vous sauriez, depuis lundi dernier, que nous ne sommes pas aussi systématiques que vous le croyez à propos d’Etienne Daho:-)

    • Par ailleurs, si je puis me permettre une petite explication de texte, il s’agit beaucoup moins de « dire du mal » de Daho ou des autres chanteurs cités que des médias, qui leur assurent une confortable et assez scandaleuse promo. Pourquoi systématiquement ces artistes-là plus que d’autres ? Telle est la question. Quant aux chanteurs « de qualité », cette expression varie tellement d’un auditeur à l’autre qu’elle n’a guère de sens. Mes chanteurs « de qualité » à moi n’ont jamais mis les pieds chez Pascale Clark. Cordialement.

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