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Il est toujours bon pour le moral d’un artiste d’avoir droit à sa « standing ovation », ça lui fait bien plaisir, et au public aussi.
L’ovation debout (pour causer français) était jadis réservée aux événements exceptionnels, aux soirées où il s’était passé un « truc » rare, une communion intense entre le public et l’artiste, dans le genre de la dernière de Jacques Brel à l’Olympia, par exemple.

Les adieux de Jacques Brel à l'Olympia en 1966

Les adieux de Jacques Brel à l’Olympia en 1966.
Photo : D. R.

Aujourd’hui, à n’importe quel spectacle, qu’il se soit passé quelque chose de rare ou non, on voit des spectateurs bondir de leur siège, à peine la dernière note jouée, pour lancer les premiers applaudissements ! On ne saurait dire s’il s’agit d’un enthousiasme réel ou du besoin de se dégourdir les jambes et de soulager un fessier endolori par une position assise prolongée, mais pour peu qu’ils aient été assis dans les premiers rangs, ceux qui sont derrière eux doivent se lever à leur tour s’ils veulent continuer à voir l’artiste qui salue, ruisselant de bonheur. Et ainsi de suite, jusqu’aux derniers rangs. Le mimétisme aidant, c’est une sorte de réaction en chaîne qui met toute la salle debout.
Peut-être s’agit-il aussi de la griserie, de participer à un mouvement collectif, comme celui appelé « ola », qu’on voit dans les stades et qui se déclenche sans raison apparente et sans rapport particulier avec le match, seulement pour le plaisir. Après tout, la foule a bien le droit de s’amuser un peu.
Cependant, dans les salles de musique pour les « jeunes », où il n’y a généralement pas de sièges, tout le monde est déjà debout pendant le concert. Il devient donc, en cas de succès exceptionnel, très difficile de manifester son contentement par une standing ovation. Que faire alors ? Peut-être qu’un jour, quelqu’un aura l’idée de s’asseoir par terre, en signe d’enthousiasme, au moment des applaudissements, et que, mimétisme oblige et réaction en chaîne aidant, tout le monde s’assoira également. On appellera cela une « ovation assise » (sitting ovation), une variante.

Pierre Delorme

2 commentaires »

  1. patrickochs dit :

    Tant qu’ils ne se lèvent pas pour te balancer des trucs… 🙁

  2. Manon Gagnon dit :

    Question récurrente lors de mes séjours sur vos terres.
    De mon point de vue de Québécoise, j’ai constaté la rareté des ovations debout contrairement au Québec où le public démontre plus de « générosité » quand le concert fut très bon ou seulement bon.
    Partageant mes réflexions avec mes amiEs de la France, ceux-ci m’ont répondu qu’ils ne se levaient que lors de concerts exceptionnels.
    Je vous avoue qu’il m’est très difficile à certains concerts m’ayant touchée particulièrement de demeurer assise. 🙂
    Malgré nos liens familiaux, nos différences culturelles sont marquantes et contribuent à nos charmes respectifs ! 🙂 :) 
    Il est toujours agréable de vous lire.

    Manon, La fille de l’île.

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