Pierre Delorme ayant écrit qu’« il y a trop de concours » (lire son billet « Pourquoi pas moi aussi ? »), je m’empresse d’en mettre un en lumière. Comme quoi, sur ce site, comme dans la vie, on fait avec ses contradictions.
Cela dit, ce n’est pas juste pour le plaisir de contrarier que je veux parler de « Bâtisseurs de chansons », c’est que ce concours-là est original dans son genre. D’abord, il est circonscrit à deux régions de France : Poitou-Charentes et Pays de la Loire. On pourrait croire que les organisateurs ont voulu se prémunir d’une avalanche de maquettes. Il n’en est rien. Cette modestie géographique est dictée par la suite du règlement. En effet, si les buts de ce concours en rappellent d’autres (« rassembler les acteurs de la chanson francophone », « servir de tremplin pour des artistes en devenir »), pas question ici d’envoyer sa petite chanson sur cd ou en mp3 et d’attendre les résultats. Chaque candidat devra s’inscrire dans l’une des trois catégories suivantes : « Auteur », « Compositeur », « Interprète ». Après sélection, un jury de onze personnes tirera au sort des équipes de trois (un auteur, un compositeur, un interprète). A chacune, alors, de « fabriquer une chanson » sur un thème imposé. D’où l’intérêt de ne pas habiter trop loin les uns des autres.
« Bâtisseurs », « fabriquer »… Les organisateurs (dont
on peut voir les bouilles avenantes sur le site dédié au concours), se répartissent entre « architectes », « chefs de chantier » et « manœuvres ». S’ils piochent leur vocabulaire dans le dictionnaire du bâtiment, c’est pour mieux enfoncer le clou : « Autrefois, écrivent-ils, pour qu’une chanson soit “bâtie”, de nombreux “artisans” […] étaient nécessaires, [alors que] de nos jours, cette façon de faire est plus marginale. Chacun fait tout (ou presque) en cumulant les emplois : auteur-compositeur-interprète […]. L’idée est de revenir à cette ancienne manière de “construire”, réunissant différents talents autour d’un projet commun : la chanson francophone. » Ils ont raison, cette idée-là a fait ses preuves : Moustaki-Monnot-Piaf, pour ne citer qu’une triplette gagnante.
Sans entrer dans le détail du règlement, on donnera la date limite de dépôt des candidatures : avant le 1er mars 2014. « Il y a le temps ! » penseront certains, oubliant « que le temps passe vite ». Comme chantait Mouloudji sur une musique de Cris Carol.
René Troin
Règlement complet et bulletin d’inscription sur :