Décidés à concurrencer ce jeune poète français qui se précipite sur les grandes émotions ou indignations nationales pour offrir au peuple ses textes qualifiés ici même « de collégien appliqué », au grand dam de quelques groupies, les Crapauds et Rossignols ont bondi sur le sujet brûlant du moment, la fermeture des librairies, pour vous offrir cet « à la manière de… ». A la manière de qui ? C’est assez facile, deux ou trois indices permettent de le deviner. Mais à part notre estime, il n’y a rien à gagner.
Libraires en quarantaine
Refrain
Laissons vivre le livre
Et circuler les bouquins !
De lecture soyons ivres
Aujourd’hui et demain !
Ça devient de pire en pire
Dans ç’pays on peut plus lire
J’pense à mes amis libraires
Et vraiment ça me fait braire
On peut plus tourner les pages
Du grand livre de la vie
Bien enfermés dans nos cages
Y a plus d’vie ! Y a plus d’vie !
On veut tuer le p’tit commerce
Du Pas-d’Calais jusqu’au Gers
Pas question de vivre sans
Nos brav’ petits commerçants !
(Refrain)
Pourquoi donc les librairies ?
Que vont dev’nir Marc Lévy,
Pancol et Guillaume Musso ?
(Moins grave pour Christine Angot)
On s’est attaqué hier
Aux paysans, infirmières
Aujourd’hui c’est les libraires
Mais on va pas laisser faire
(Refrain)
Pasque si on laisse faire
Demain ce s’ra les plombiers
Ou bien les sauv’teurs en mer
Et on finira noyés
Pasque si on laisse faire
On s’ra morts et enterrés
On s’ra plus qu’un grand cim’tière
Où reposent les oubliés
Floréal Melgar
Trop fastoche à deviner pour l’ « Instit' » que je suis… Pasque l’était pas obligé de récidiver le Gauvain « Messire » de Ponthoile que je n’ai pourtant pas l’heur de connaître sauf au travers d’un fait divers et bien involontairement !
Qui diantre disait en substance que dès la déclaration de guerre fleurissaient les mauvais poètes ?
Joli pastiche !