Bien sûr, une « icône de la chanson » disparaît… les Rossignols et les Crapauds se devraient d’écrire un article saluant l’artiste. Las, pauvre Juliette, hormis un hommage convenu, il me serait assez difficile d’ écrire des choses positives sur votre personnage et vos interprétations, tant j’ai toujours eu un mal fou à vous supporter… N’y voyez rien de personnel, c’est comme ça et ça n’a guère d’importance, vous fûtes adulée et eûtes une belle vie. Mais n’empêche… cette façon de chanter tellement maniérée que la musique disparaissait des chansons, ces accentuations intempestives, cette gestuelle de mime et ces coups de menton qui vous tenaient lieu d’interprétation…
Pour toutes ces raisons je préfère ne rien écrire, je laisse ce soin à Floréal.
Euh… Pierre, j’ai vraiment beaucoup de boulot là, en ce moment, désolé, mais je ne vais pas pouvoir saluer cette autre « grande dame de la chanson française », d’autant que je pense la même chose que toi sur l’artiste. Je préfère donc vraiment ne rien écrire.
Tu crois qu’on va nous haïr ?
Floréal et Pierre
on est en train de passer du moment où on se foutait de sa gueule parce qu’elle était vieille à celui où on rigole parce qu’elle est morte ?
quand vous avez envie d’un point de vue nuancé, vous pouvez toujours me demander…
Menfin Sarclo ! Même si je reconnais volontiers qu’elle a su choisir un répertoire trié sur le volet, elle m’a toujours fait bailler d’ennui. Hier comme voilà cinquante ans. Laissons de côté les rides qu’elle n’a pas toujours eu. Je n’ai jamais tenu compte de la plastique d’une dame pour juger de ses qualités de chanteuse et la maison de confiance Crapauds et rossignols en a toujours fait de même…
Iconoclastes !
Éva. Cette année, en plein confinement, s’en est allée dans la discrétion une très belle voix. Faut dire qu’elle nous avait délaissés pour Montréal voici plus de trois décennies et qu’on l’avait bien oubliée de ce côté-ci de la flaque à harengs. Bien que sa voix soit remarquable je n’étais pas fou de ses chansons que je ne connais que très partiellement mais je me suis souvenu d’elle en écrivant les mésaventures catholiques d’une copine qui aimait beaucoup Éva.
Quand mon épouse est partie la voir avec ses amies, il y a presque 10 ans, dans une salle à Marmande, pour un de ses derniers concerts, j’ai trouvé un prétexte pour ne pas l’accompagner. Je n’avais rien contre Gréco, mais j’étais loin d’être emballé !
Je voyais surtout en elle une chanteuse qui a choisi un beau répertoire mais plutôt, dans le côté positif, seulement, l’égérie de l’époque du Café Flore avec ses figures célèbres (Café Flore fréquenté à plusieurs époques par Vian, Sartre, Simone de Beauvoir, Mile Davis, Desnos, Queneau, Picasso,…), une femme libérée féministe, engagée parfois dans des combats, mais pas la chanteuse incontournable.
Dans son plutôt bon répertoire, j’aimais toutefois certaines interprétations, pas toutes.
Partie de la misère, elle aura cependant su s’élever dans tous les sens.
Je pense qu’elle était une humaniste réelle, mais pas la chanteuse légendaire qu’on en fait