Les quadragénaires, voire certains trentenaires, sont atterrés à l’écoute et à la vision du clip de la dernière chanson de Renaud qu’ils ont tenu jadis en grande estime. Leur déception, qui ne date quand même pas d’aujourd’hui, est à la hauteur de l’admiration sans borne qu’ils vouaient au chanteur. Il est vrai que sa chanson sur ce « connard de virus » est particulièrement insipide.
Renaud a écrit, il y a longtemps, de brillantes chansonnettes calquées sur les chansons dites « réalistes » du début du siècle (le XXe) et transposées dans l’univers des HLM et des loubards à mobylette des années soixante-dix et quatre-vingt. Il fut aussi l’auteur de quelques jolies chansons populaires sensibles, dont le fameux Mistral gagnant. Aujourd’hui, ravagé par l’alcool, il ne fait plus guère illusion et il déçoit.
Pierre Perret aussi y est allé de sa chanson de circonstance, basée sur le calamiteux jeu de mots qui a envahi les réseaux sociaux dès le début du confinement et qui joue de la proximité sonore entre « confinés » et « cons finis ». Cependant, personne pour être atterré par cette nouvelle production de celui qui ne peut voir s’approcher un micro sans sortir illico son argot des familles systématique. Personne ne s’offusque de la médiocrité de sa chanson. Question de génération sans doute. Les anciens admirateurs de Pierre Perret sont tous ad patres, gagas, ou encore ont d’autres chats à fouetter en ehpad.
L’admiration des chanteurs semble bien demeurer une question de génération, devenus trop vieux, alcooliques ou non, les uns déçoivent leur fans, les autres sont carrément oubliés. Ils ne déçoivent même plus. Non, décidément, comme le disait Jacques Brel, chaque chanteur séduit une génération qui le suit, parfois deux pour les meilleurs, ensuite, le temps fait son œuvre. Renaud, Pierre Perret, dans cinq ou six générations plus personne ne les connaîtra, ils seront peut-être des noms dans les anthologies de la musique populaire, connus des seuls spécialistes. Ils s’effaceront, comme s’effacent déjà lentement les noms de Brassens, Brel et Ferré, pourtant des athlètes d’un autre calibre.
Pierre Delorme
Salut
Pierre Perret a fait de jolies chansons, quand il chante, ça va, quand il parle, ses manies de jouer au maître de l’argot, ça sonne faux… Et puis le type qui dit « guimauve » pour guitare, j’ai juste envie de lui mettre une mandale dans la tronche… On peut aussi oublier quelques pages de ses livres de souvenirs où il se contredit – sur Brassens par exemple – alors Pierrot, chante et tais-toi !