A nos vieux amis,
Que souhaiter aux amoureux de la chanson ? Toujours plus de chansons ? Ça n’est pas la peine, les chansons, c’est pas ça qui manque ! De bonnes chansons alors ? Il y en a moins, c’est sûr, mais leur appréciation est subjective et chacun se débrouille comme il peut avec ses goûts et ses dégoûts. On pourrait leur souhaiter aussi de voir réapparaître Georges Brassens ou Léo Ferré, mais c’est bien connu, aujourd’hui ils ne parviendraient pas à se faire connaître, alors n’insistons pas !
Souhaitons-leur simplement le petit miracle de la chanson inattendue qui touche en plein cœur, celle qui rend tout chose et qui efface toutes les autres pour un moment. Bref, souhaitons-leur de tomber amoureux d’une chanson. Que chacun trouve celle qui le bouleverse, et qui semble « si délirante qu’il n’aura plus jamais besoin d’une autre ». La perle rare.
Souhaitons-leur une histoire d’amour avec elle, un amour qui ne serait enfin plus platonique. Une chanson qui donne l’impression que c’est elle qui vous a dragué et qui est amoureuse de vous. Une chanson rêvée, comme celle que les auteurs cherchent toujours et ne trouvent jamais. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils continuent.
Bonne année et bonne chanson à tous.
Pierre Delorme
A nos jeunes amis,
Quant à vous, jeunes artistes qui vous lancez dans la chanson, compte tenu des temps difficiles que nous traversons et qui sont un obstacle à la réussite, Brassens* vous offre un conseil : « Si je n’étais pas chanteur, c’est voleur que j’aurais été. Pas un escroc, ni un assassin. Je ne me vois pas en train de buter un mec, non ; mais voleur, oui, piquer du fric… Ça doit être bath ! » Meilleurs vœux à tous !
Floréal Melgar
* Je suis une espèce de libertaire, de Georges Brassens, cherche-midi éditeur, Paris, 2019.
Promis, Floréal, dès que j’aurai crocheté suffisamment de troncs d’église pour financer l’enregistrement de la chanson de Pierre « si délirante qu’il n’aura plus jamais besoin d’une autre », nous nous donnerons rendez-vous sur la tombe d’Emmanuel Macron pour y joyeusement déguster un champagne français de qualité (CFQ pour les initiés). J’ai bon ?
« Si délirante qu’il n’aura plus jamais besoin d’une autre », ces vers sont empruntés à « L’étranger » (Stranger Song), une chanson de Leonard Cohen adaptée en français par Graeme Allwright : « Comme tous les joueurs il cherchait/ la carte qui est délirante/ qu’il n’aura plus jamais besoin d’une autre » (Like any dealer he was watching for the card / That is so high and wild/ He’ll never need to deal another ).