Un groupe lyonnais, Nazca, vient de publier sur les réseaux sociaux une playlist Spotify des artistes lyonnais. Heureuse initiative de partage qui m’a permis de découvrir, ou redécouvrir, 68 artistes ou groupes, pour une chanson chacun. Comme je suis chauvin, supporter de l’Olympique Lyonnais et amateur de « bouchons », je suis aussi attentif aux tentatives artistiques des jeunes gens du coin, qu’ils soient gones de naissance ou d’adoption. Hélas, mon cœur de vieux Lyonnais est en peine… Sur 68 artistes d’entre Rhône et Saône, comme on dit, 35 s’expriment en anglo-américain ! C’est très décevant.
Bien sûr, je ne demande pas à ces kids de s’exprimer en lyonnais, de nous causer équevilles, traboules, gadins et vogue aux marrons, mais pourquoi ne pas chanter en français ? Est-elle si moche notre pauvre langue maternelle ? J’en entends déjà me dire que la langue anglaise est plus musicale que le français, et je m’entends déjà leur répondre que c’est idiot de dire ça, comme il serait idiot de dire que le piano est plus musical que la guitare, ou le hautbois que le trombone ! La musicalité ne vient pas l’instrument mais du musicien lui-même. Dans la langue chantée, c’est la même chose… Mais bon, je fatigue, et depuis le temps que nous sommes abreuvés d’anglo-américain chanté, je me bats contre des moulins et je suis dans l’état d’esprit d’un Kurt Tucholsky (1890-1935), journaliste, écrivain et auteur de chansons allemand qui, dans des circonstances bien plus terribles, écrivait : « On n’engueule pas un océan. »
Je baisse donc les bras dans ce « combat » d’arrière-garde. Je vais profiter des derniers rayons du soleil d’automne pour me lantibardaner en compagnie de ma fenotte. That’s all folk ! So long, gones and kids !
Pierre Delorme
« lantibardaner », je l’avais oublié celui-là, mais je sens que je vais en faire ma devise…
Ou le titre de quelque chose, « Le lantibardaneur du 18e… »
65 – 38 = 33
Quid de ces 33-là ?
Ils valent peut-être qu’on les découvre, les entende, les apprécie peut-être…
Allez, chiche !
65 – 38 = 33. T’es sûr, Chris ?