Le lieu avait ouvert ses portes au printemps de l’année 1980. Sorte de « village gaulois » de la chanson française, le Magique avait trouvé refuge rue de Gergovie, dans le XIVe arrondissement de Paris. C’est là que Martine et Marc Havet, maîtres des lieux, ont jusqu’à cette fin juin permis à des centaines d’artistes en herbe ou confirmés de venir chanter leurs chansons ou celles des autres. En dresser une liste exhaustive serait aujourd’hui tâche impossible. Marc Havet lui-même, auteur compositeur interprète, s’y produisait régulièrement, dans cette petite salle du sous-sol, s’accompagnant sur un piano dont on se demandait comment il avait été possible de le faire descendre dans ce local exigu. Il s’y organisait aussi, de temps à autre, de sympathiques joutes en chansons entre artistes. Tous ceux qui ont connu ce lieu en parlent avec chaleur, mais ce ne sera plus désormais qu’un souvenir.
En effet, après plusieurs batailles menées contre un propriétaire désireux de mettre fin à l’aventure, qui avaient permis à chaque fois de reporter l’échéance fatale, le bail n’a cette fois pu être renouvelé et le Magique s’est vu contraint, après trente-sept années d’existence, de mettre la clé sous la porte.
Après la fermeture récente du Limonaire, voici donc qu’un autre lieu de chanson disparaît malheureusement du paysage parisien, ne laissant pratiquement plus désormais que le seul Forum Léo-Ferré, appelé à connaître une nouvelle équipe de gestionnaires à la rentrée de septembre, pour continuer à défendre la chanson tenue en marge.
Tel qu’on connaît le couple Havet, il n’est pas dit cependant que ce départ obligé va les amener à mener dans un avenir proche une retraite paresseuse, même si elle est méritée. A suivre, donc, et en attendant, Martine et Marc, chapeau pour ces trente-sept années de « magie » !
Floréal Melgar
Je n’ai que deux mots à dire : Mer Ci !
Qu’une petite scène disparaisse, c’est fort dommage mais on pourrait relativiser en disant que c’est le cours d’une vie qui va de la naissance à la mort. (Macron aurait sûrement de grandes phrases creuses mais pompeuses dans ce registre.)
Le très regrettable est que le biotope urbain contemporain permette de moins en moins la naissance de nouvelles petites scènes.
Le montant du loyer ou le prix d’achat du moindre mètre carré exige une rentabilité stratosphérique. Combien de commerces tirent le rideau ? Alors la chanson… Qui plus est méconnue ou débutante…