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16586976_10158404413570413_2159803294788925136_oNé en octobre 1990, ce qui en fait aujourd’hui, sauf éventuelle erreur que les spécialistes corrigeront, la plus ancienne publication chanson existante, le magazine Je chante ! poursuit son petit bonhomme de chemin en toute discrétion, à l’image de son fondateur et toujours directeur de publication, Raoul Bellaïche, peu porté à se mettre en avant mais dont le travail remarquable effectué depuis les vingt-six années d’existence de sa revue mérite d’être salué ici.
En page 2 du magazine, nombre de vignettes représentant les couvertures de la plupart des numéros précédents illustrent à merveille la richesse de contenu de la grosse quarantaine de parutions depuis sa naissance, comme aussi sa diversité. Car si les artistes qui figurent sur ces couvertures peuvent être majoritairement classés dans le domaine de la chanson dite à texte, la variété de qualité trouve aussi toute sa place dans les pages de cette revue. Outre son indifférence envers les chapelles, Je chante ! se distingue également par un fort attachement au passé aussi bien que par son intérêt pour la chanson d’aujourd’hui.
Le dernier numéro en date*, le treizième de la nouvelle série, est à cet égard parlant. On peut y passer aisément, en effet, d’une notice consacrée à des artistes dont les noms diront sans doute peu de chose aux non-sexagénaires – Marie-Josée Neuville, Michèle Arnaud, Agnès Capri, les Quatre Barbus ou les Trois Horace… – à d’autres qui nous sont aujourd’hui plus familiers : Marie Baraton, Clio, Contrebrassens, Annick Cisaruk, Frasiak…
Mais cette dernière livraison se distingue surtout par les passionnants entretiens qu’elle propose. En tout premier lieu, bien sûr, celui consacré au plus français des chanteurs néo-zélandais (et inversement) dont la belle photo réalisée par Chantal Bou-Hanna orne la couverture : Graeme Allwright. En attendant la parution annoncée d’une biographie plus fouillée du désormais nonagénaire natif de Wellington, on lira avec intérêt ce qu’il confiait à Georges Beaugeard de son long et singulier parcours artistique.
Au riche sommaire de ce numéro, six autres « Rencontres » sont à ne pas manquer. Avec Djamel Djenidi, tout d’abord, traducteur de Brassens en arabe et interprète du même sur une musique chaâbi. C’est là un heureux complément au passionnant « dossier » consacré à la chanson francarabe dans un précédent numéro. Avec Roland Romanelli ensuite, qui évoque principalement, parmi les artistes dont il fut l’accompagnateur à l’accordéon, Gérard Berliner mais surtout, bien sûr, Barbara, dont il fut aussi l’arrangeur de ses chansons. Les inconditionnels trouveront ici de quoi démêler le vrai du faux ou de l’à-peu-près dans la vie de la « longue dame brune ». Puis arrive Francis Lai, auteur d’innombrables musiques de film, qui se confie à Raoul Bellaïche et offre, entre autres, l’occasion de faire revivre un instant Pierre Barouh et d’évoquer quelques-unes de ses interprètes : Jacqueline Dulac, Nicole Croisille, Marie Laforêt, Ella Fitzgerald… Passionnant, surtout si l’on est un peu cinéphile !
Frédéric Leibovitz, cinquième invité au sommaire, raconte la genèse de ce qui fut le tube très romantique d’un été 68 « brûlant », Rain and Tears, interprété par les Aphrodite’s Child. L’auteur des paroles, Boris Bergman, le suit quelques pages plus loin et raconte son parcours, son travail, ses interprètes, Bashung, Thiéfaine, Juliette Gréco, Marianne Faithfull… On notera au passage, et non sans joie, le propos de ce natif de Londres parfaitement bilingue : « J’en ai marre des chanteurs français qui chantent en anglais. Ils chantent mal et, de plus, ce n’est pas du bon anglais. Ce n’est pas phrasé comme le ferait un véritable Anglo-Saxon… » Enfin, en ces temps de grosses difficultés pour les lieux de chanson de la région parisienne, on lira de près l’entretien donné à la revue par Gilles Tcherniak, qui, épaulé par son équipe de bénévoles, aura présidé à la destinée du Forum Léo-Ferré durant quatre saisons avant, on le sait désormais, de laisser place à une nouvelle équipe dès la rentrée prochaine de septembre.
Un savoureux article sur « Pompages, piquages et plagiats en tous genres », un « coup de projecteur » sur les trente ans d’existence du label EPM, ainsi que de nombreuses chroniques complètent ce beau numéro de Je chante ! indispensable à tout passionné de chanson**.

Floréal Melgar

 * Pour se procurer la revue, écrire à : Je chante !, 7, rue du Panorama, 77500 Chelles – ou s’adresser à l’adresse mail suivante : je.chante@wanadoo.fr
** Il existe aussi un site internet : Je chante !

3 commentaires »

  1. Robin dit :

    Aahhh, notre attachant « irrégulomadaire » !!!

  2. Gilbert Laffaille dit :

    On ne saurait mieux dire ! Une revue de grande qualité !

  3. Claude Baudemont dit :

    Journal indispensable à ceux qui aiment la vraie chanson. Beaucoup de travail et de soin derrière ces pages.

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