« L’orgue Mortier continuait. Il avait repris un air déjà démodé : Toi qui disais, qui disais, qui disais que tu l’aimais… Juliette baissa l’intensité du poste. Elle se rencogna sur son siège et ferma les yeux.
Lorsque Juliette rouvrit les paupières, la radio s’était tue. Robert avait dû tourner le bouton pour protéger son sommeil. Mais les attentions de Robert ne la touchaient plus. […]
Au cours d’un long virage en demi-cercle, elle vit mieux son profil de brun aux grands yeux sombres, aux cheveux bouclés, presque crépus, sa moustache qu’il laissait pousser depuis le succès du chanteur Brassens […]. »
Armand Lanoux, Le Rendez-Vous de Bruges, Julliard, 1958.
P.-S. Toi qui disais, qui disais, qui disais a été enregistré en 1955 par Jean-Claude Darnal qui signe les paroles sur une musique de Dana Suesse.
Ah ! ça donne envie, 2 euros au Livrenpoche, c’est dans la poche !
Comme je vous comprends, Danièle. Si vous aimez les copieux romans des années cinquante, qui brassaient de grands thèmes (ici : la folie) dans un cadre fort (l’histoire se déroule dans un asile d’aliénés au moment de Noël), vous ne serez pas déçue. Cela dit, la présence de la chanson – malgré Roses de Picardie qui sert de leitmotiv – est assez marginale. Après avoir fait allusion à Jean-Claude Darnal, cité Brassens, Armand Lanoux évoque plus loin La Conscience, une chanson de Stéphane Golmann. Soulignons que le nom du chanteur est orthographié Goldmann. La faute à l’auteur ou à un correcteur qui croyait bien faire ?
René Troin