Deux réveils sonnant aux petites heures, quatre heures de TGV morose du lundi, un choc thermique à l’arrivée, une brève balade en tramway, le passage à pied d’un pont sur le périphérique… Tout ça pour apercevoir, par-dessus un bouquet de branches, les ailes du moulin d’Ivry, immobiles gardiennes du Forum Léo-Ferré. Et commencer à douter en chantonnant rien que pour moi, la bouche close, devant la porte encore fermée : « Qu’est-ce que je fous ici ? » Mais ça, c’était avant de monter sur la scène et de regarder le public, « notre théâtre à nous », comme lâchait un géant, dont je n’écrirai pas le nom car je déteste les répétitions, dans une chanson dont je tairai le titre pour la même raison.
Yvan, Maryse, Gilles, Dominique, Chris (notre meilleur ennemi), Marie-Françoise, Marc, Chantal, Pierre (pas le Trois Gars, un autre…), Raoul, Isabelle, Éric, Frédéric, Catherine, Antonio, Monique, Didier, Marie-France, Ivan et les autres nous ont offert d’ouvrir ensemble une page vivante de Crapauds et Rossignols. Le temps d’un préambule à trois voix inédit* ponctué de leurs éclats de rire à bon escient, de lectures de textes choisis dans La Chanson des trois gars – le livre, prétexte à cette soirée amicale et joyeuse – et d’une séquence questions-réponses d’une longueur raisonnable : il commençait à faire chaud, faim et soif.
Cerise personnelle sur le gâteau (une tarte aux pommes, délicieuse, soit dit en passant) : la découverte chez Pierre (le même que plus haut…) d’un amateur pointu (s’il vous plaît !) de l’œuvre de Gilbert Bécaud. Après avoir tiré des titres en rafale (Mes mains, Et maintenant, La Vente aux enchères, Il fait des bonds, Rosy and John, Charlie, t’iras pas au paradis…), nous nous sommes arrêtés sur La Rivière. Qui n’est jamais loin du moulin.
Et je suis reparti d’Ivry avec des ailes.
René Troin
* Les épisodes de cette « Genèse de Crapauds et Rossignols » seront publiés sur le site.
La bande-son de ce billet :
Antoine
Passer de l’état de virtuels au statut de « en vrai », le choc fut redoutable… Redoutablement agréable et plaisant.
Dorénavant mon fleuret, sans être vraiment moucheté, devra se faire plus « pointu » dans ses argumentations. Tant pis !
Quand on a un ennemi comme Chris on a pas besoin d’amis. Merci pour cette chaleureuse soirée.