Sur mon Teppaz, j’ai écouté Oui je m’en vais par Gérard Melet*. Au gré des versions postées sur internet, cette chanson est parfois rebaptisée Bleu, bleu, le ciel est bleu. On comprendra pourquoi dès la première écoute. Ce distique accrocheur, « Bleu, bleu, le ciel est bleu / Et le soleil me fait les doux yeux », revient douze fois en deux minutes et quatorze secondes. Soit le temps qu’il faut pour que le gars raconte son histoire qu’on peut résumer ainsi : il vient dire à ses copains qu’il s’en va, vu qu’il est amoureux et que cet état exige qu’il prenne « la route du bonheur […] avec elle » et sans eux – ça va de soi. Donc, il les abandonne, mais leur fait cette promesse : « Un jour viendra, comme moi […], / Vous partirez le cœur empli de joie. » Ç’aurait pu s’appeler Salut les copains (mais le titre était déjà pris) et ça file un train joyeux sur fond de guitare skiffle – la formule avait déjà plutôt bien réussi à Hugues Aufray, son Olympia 64 fait foi.
Gérard Melet cosigne ce Oui je m’en vais avec Billy Nencioli, lui aussi auteur-compositeur-interprète. Son nom revient à plusieurs reprises au verso des six 45-tours gravés par Gérard Melet chez Barclay entre 1963 et 1966. Le chiffre et la durée témoignent d’une « petite carrière ». Pourtant, on ne trouve guère de renseignements sur le chanteur. La rubrique « Les Oubliés » (voyez comme ça commence bien !) du site Le Temps des copains rappelle que le titre dont il est question ici a valu « une certaine notoriété » à son interprète. Sur Club Sardou.com, on lit que Gérard Melet a été engagé chez Tréma. Pour cette maison, il a notamment produit une partie de l’album hommage Autour de Serge Reggiani, qui réunit des interprètes aussi divers que Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette ou Enrico Macias. On trouve aussi un Gérard Melet, peintre abstrait, sur la Toile. Sur la photo, il ressemble au chanteur, en plus vieux. Mais, en l’absence de confirmation biographique, je n’irai pas plus loin. D’autant que je m’en vais, vu que le ciel est bleu.
René Troin
* Ou Mélet, selon les disques. La version sans accent dominant, j’ai choisi celle-là.
Gérard Melet, Oui je m’en vais (paroles et musiques : G. Melet et Billy Nencioli), 1964.