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On peut se demander ce qu’auraient été les œuvres qui ne sont restées qu’une ébauche, un fragment, ou même une simple évocation dans la correspondance d’artistes ou le souvenir d’amateurs d’art. Un petit ouvrage, paru il y a quelques livre_lefebvre2années, Les Unités perdues*, recense nombre de ces œuvres disparues, effacées.
Dans le domaine du cinéma, on peut se demander ce qu’auraient été les films de cinéastes de talent s’ils avaient pu travailler avec les acteurs de leur choix au lieu de subir ceux que la production leur a imposés, et s’ils n’avaient pas été contraints de faire « revoir » leur scénario par des « spécialistes », qui appliquent des recettes « professionnelles ». Rangeons donc ces films au rayon des unités perdues ! Avec ceux qui n’ont pas pu être tournés, faute de moyens.
Dans le domaine de la chanson, pas de problème, pas d’unités perdues, surtout chez les gens très célèbres. On exploite ce qu’ils ont enregistré jusqu’à la dernière note. Les inédits abondent, publiés avec parcimonie certes et selon des plans marketing bien établis, mais ils abondent. Pour les autres, les moins célèbres et les inconnus, pas de problème tant la Toile est vaste. Ils trouveront toujours une place pour y mettre des chansons, dont tout le monde se fout, mais qui sans ça resteraient des unités perdues.
Non, plus rien ne sera perdu, plus jamais… du moins pas plus qu’une goutte d’eau dans l’océan.

Pierre Delorme 

* Henri Lefebvre, Les Unités perdues, Éditions Virgile, 2004.

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