Sur mon Teppaz, j’ai écouté Pour oublier qu’on s’est aimé par Catherine Frank.
Claudine Coppin, Evy, Ria Bartok, Sophie, Agnès Loti, Catherine Frank… En 1963-64, les producteurs à la recherche de la nouvelle Sylvie lançaient des blondes en espérant qu’elles ne retombent pas trop vite. Catherine Frank allait avoir dix-neuf ans. Elle avait une voix bien perchée et la tessiture qu’il fallait pour des chansons pas si faciles à négocier. Elle a tenu trois 45-tours. Sur le premier, on trouvait trois adaptations d’airs d’outre-Atlantique et, au bout de la deuxième face, Pour oublier qu’on s’est aimé, un titre original signé d’un autre débutant de la maison Bel-Air : Nino Ferrer.
Les violons de l’orchestre de Clyde Borly, derrière Catherine Frank, donnent à la chanson une dimension mélancolique que son auteur n’a jamais explorée. Pourtant, entre 1963 et 1980, Nino Ferrer a gravé cinq versions de Pour oublier qu’on s’est aimé. La première, arrangée par Jacques Loussier, dure 2’04 ; l’ultime, charpentée par la guitare bluesy de Mickey Finn, 5’25. Toutes s’achèvent si haut pour trahir la douleur, que la voix frôle la cassure. Cinq versions ! Parce qu’il voulait tant que l’on s’en souvienne, de cette chanson-là, quand on aura tout oublié, Nino ?
René Troin
Catherine Frank, Pour oublier qu’on s’est aimé (paroles et musique : Nino Ferrer), 1964.