Crapauds et Rossignols reprend le collier. Il faut se remettre à la tâche, celle entamée en octobre 2013, à l’heure où l’on se demandait, avec Bob Dylan, si le monde a encore besoin de chansons. Contrairement au grand chanteur populaire américain, nous pensions que oui. Nous le pensons toujours et nous allons donc continuer à écrire sur les sujets qui nous plaisent, ceux qui nous tiennent à cœur depuis longtemps, comme ceux que nous découvrons au détour du chemin. Comme d’habitude, nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Chez C & R, nulle profession de foi vibrante, nulle posture de « résistants » ou de défenseurs d’une chanson prétendue de qualité, nulle prétention à vouloir séparer le bon grain de l’ivraie. Nous écrivons pour le plaisir, en pères peinards, voire en dilettantes, sur ce qui nous semble en valoir la peine ou ce qui, plus simplement, attire notre attention. D’ailleurs, la chanson se débrouille très bien toute seule, et quand bien même elle serait attaquée, elle n’a pas besoin de nous pour se défendre. Elle est costaude, vigoureuse et florissante comme jamais ! Il n’y a qu’à voir le nombre toujours croissant d’auteurs et de compositeurs qui apparaissent chaque année ! Il y en a pour tous les goûts et tous les dégoûts, dans tous les genres.
Ne comptez donc par sur nous pour nous lamenter avec les chanteurs de parole(s) et leurs aficionados, sur le sort mauvais que leur réserve le showbiz. Nous savons depuis longtemps que la poésie va se nicher où elle le désire, au détour d’un mot et d’une note, là où on ne l’attend pas forcément. Elle est capricieuse et se laisse approcher par qui elle veut, parfois par ses plus humbles serviteurs, dédaignant ceux qui prétendent vouloir la percher sur ses plus hautes cimes.
La poésie, c’est une affaire d’émotions, et chacun a les siennes, qui ne correspondent pas forcément à celles du voisin. Chacun a ses bonnes et ses mauvaises chansons, il n’y a pas de vérité absolue en ce domaine.
Le véritable amateur de chansons aime d’ailleurs toute la chanson, sous toutes ses formes (et elles sont nombreuses), de même que le véritable amateur de football apprécie aussi bien la Coupe du monde qu’un match de gamins dans le quartier, car il sait bien que l’une ne va pas sans l’autre. On pourrait aussi filer la métaphore gastronomique et dire que la chanson est un plaisir de gourmet, le plaisir de celui qui sait apprécier une simple tranche de saucisson comme déguster une poularde « demi-deuil » ou un soufflé aux truffes.
A propos de gourmet, profitons de l’occasion pour rappeler ici cette pensée du dialoguiste Henri Jeanson (« Atmosphère ! Atmosphère ! » dans Hôtel du Nord, c’est lui) qui considérait qu’être pris pour un con par un imbécile est un plaisir qui relève de la gourmandise… Comme quoi, tout peut finir aussi par du Jeanson.
Bonne rentrée à tous !
LTG