Comme bon nombre d’amateurs de chansons, trop jeunes dans les premières années soixante, voire « même pas nés » si ça se trouve, vous vous êtes résigné à rêver à jamais cet impossible rêve : voir Jacques Brel sur scène. Eh bien, réveillez-vous, car il est temps : le Grand Jacques sera de retour à l’Olympia le 26 juillet prochain, en matinée et en soirée, dans son spectacle le plus « mythique », qui plus est : ses « adieux » de 1966. Et ce n’est pas fini, Georges Brassens lui succédera dans son « Bobino 1969 ». Bobino à l’Olympia ? Après le temps, on ne se mélangerait pas un peu les espaces, là ? Pas du tout, puisque tout se passera sur grand écran. On connaît le succès des représentations du Métropolitan Opera de New York dans les cinémas français, on sait aussi que David Bowie ou Mylène Farmer ont rassemblé des dizaines de milliers de spectateurs dans les salles obscures le temps d’un concert par écran interposé, mais c’est la première fois – chez nous, en tout cas – qu’un music-hall « va permettre de revivre des concerts de légende, en haute définition et en grand format* ». Bien sûr, Brassens et Brel on peut les voir ou les revoir chez soi. Mais, outre que le son y est moins ample et l’image moins vaste, tout seul ou même à deux dans son canapé on se laisse rarement aller à applaudir, alors qu’à mille et quelques du haut en bas des fauteuils rouges… Et puis chez soi, il n’y a pas d’après, alors que sur le trottoir du boulevard des Capucines, on pourra parler. Et c’est bien aussi de parler sur la musique, une fois qu’elle s’est tue.
Ah, oui… une dernière chose : les films sont en noir et blanc, mais on peut s’habiller en couleurs.
René Troin
* Le reste de la programmation, qui va du 16 au 29 juillet, est plus rock : Muse, Queen, Led Zeppelin…