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syntaxeLe rapport Bordes (1), sur « l’exposition de la musique dans les médias », invite, dès la première de ses dix-huit propositions, à « [m]aintenir le seuil minimum de diffusion de chansons d’expression originale française pour continuer à défendre la langue française ».
S’il est, sur ce chapitre, une radio exempte de tout reproche, c’est bien France Bleu Provence. La chanson française y a la part plus que belle. Bien sûr, quelques esprits chagrins prétendront qu’on y entend un Brassens pour cinq Julie Zenatti et dix Florent Pagny. Ils exagèrent et feraient mieux de s’intéresser aux nouveautés qui se glissent régulièrement dans la playlist. En ce moment, Valentin Marceau est en rotation lourde avec Défendre Alice. Comme je n’ai rien contre les airs de variétés, quand ils sont bien tournés, j’ai dressé l’oreille à la première écoute. Une mélodie accrocheuse et une voix avec un brin de grain, il y a des moments comme ça, où il ne m’en faut pas davantage.

 « Défendre à Lys d’utiliser le cours du soir
Comme une monnaie d’échange
Défendre à Lys de rameuter des gens bizarres
A des soirées étranges […] »

Pendant ce premier couplet, je me suis dit que c’était chouette ce prénom, Lys, qui tombait comme une fleur. Hélas ! c’était trop beau pour ne pas se gâter :

« Défendre Alice contre le reste du monde
Contre le reste du monde »

Pour être tout à fait honnête, il m’était paru d’emblée trop beau le prénom rare. J’avais eu comme un doute, et il se confirmait : c’est bien d’Alice qu’il s’agissait.
A partir de là, je me suis interrogé. D’abord, j’ai regardé si le gars Marceau avait autoproduit la chose. Non, elle est sortie chez Parlophone / Warner Music.
On peut donc supposer que quelqu’un l’a écoutée au siège parisien de la multinationale. Le jeune chanteur avait-il commis un hiatus impossible – « Défendre à Alice […] » – et un producteur a-t-il viré la préposition sans plus d’état d’âme ? Ou le « jeune poète des temps modernes » (tel qu’on le présente sur le site Made-Musik), s’est-il dit, au moment d’écrire, que les licences ne sont pas faites pour les chiens ? Passons et attendons la suite. Car Valentin Marceau ne se défend pas trop mal.

René Troin

(1) Du nom de son auteur, Jean-Marc Bordes, il a été remis le 18 mars 2014 à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication.

La chanson de Valentin Marceau est au bout de ce lien.

1 commentaire »

  1. Norbert Gabriel dit :

    Autre hypothèse, Alice est attaquée par le reste du monde, mais dans ce cas les autres « vers » ne tiennent plus… Toutefois, c’est un jeune poète, et nous devons être dépassés par ces innovations langagières et poétiques… Les poètes d’étangs modernes ont besoin de vers nouveaux pour aller à la pêche aux alexandrins… C’est de la poésie cool… et des fois quand ça coule, ça déborde…

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