Souvent, l’amateur éclairé de chansons éprouve le besoin de dresser la liste des CD qui constitueraient la « discothèque idéale ».
C’est chouette d’avoir un idéal, même pour sa discothèque, mais la caractéristique d’un idéal est de rester un fantasme. Une fois atteint il devient la simple réalité. Un idéal c’est un château en Espagne ou la paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, la liberté, l’égalité et la fraternité, bref quelque chose d’inatteignable.
Or la discothèque idéale de l’amateur n’a rien d’inaccessible puisqu’elle est composée de disques que généralement il possède déjà. L’entreprise consiste plutôt à éliminer tous les disques qui ne sont pas admis à en faire partie. Avoir une discothèque idéale ne semble donc pas bien difficile à réaliser. C’est une affaire de tri, une sorte d’épuration.
Bien sûr la discothèque idéale, pure des disques moyens (ou même mauvais) en quelque sorte, est par nature éminemment subjective, composée des albums qu’on préfère. C’est une sorte de hit-parade personnel dont on se demande bien à quoi il peut servir ?
Cherche-t-on à proclamer ses goûts ? à affirmer leur pérennité malgré les évolutions dues à l’âge et à l’environnement qui change ? à se rassurer sur la cohérence de sa personnalité dans le temps ? Veut-on simplement fixer des points de repère qui nous permettent de nous sentir un peu moins changeants ? faire le point ? Ça fait beaucoup de questions pour ce qui finalement n’est peut-être qu’un jeu, un écho du monde dans lequel nous vivons, où l’on élimine, classe, hiérarchise tout le temps, et en particulier dans le monde culturel médiatisé : les « le plus grand de tous les temps », les « indépassables », les « culte », « du siècle », « du monde » « absolu génie », fleurissent tous azimuts, jusqu’à la fameuse « chanson du siècle » qui change tous les dix ans.
C’est le règne du superlatif et du vocabulaire excessif. Dans le domaine de la peinture, il y a quelques années, la pub pour une exposition disait que c’était un événement « qu’on ne reverrait pas de notre vivant » ! Dame ! Il fallait forcément s’y précipiter, qu’on soit sensible à la peinture ou pas, c’était un peu une affaire de vie ou de mort.
Dans une interview, on m’a demandé un jour quelle serait ma discothèque idéale, je ne savais trop que dire, l’âge des admirations absolues et immodérées étant déjà dépassé depuis belle lurette pour moi. J’ai donc répondu que la discothèque idéale était finalement celle où il y avait encore assez de place pour accueillir de nouveaux disques. Et je crois que j’avais bien raison, car depuis j’ai découvert pas mal de disques tout à fait dignes de figurer dans une discothèque idéale.
Pierre Delorme
Bonjour la compagnie !
J’aime trop d’artistes pour avoir une discothèque idéale !!!
Je découvre, je découvre et d’autres viennent s’ajouter.
Je reconstitue actuellement, sur mon ordinateur, ma liste de disques en précisant l’auteur, le compositeur, le titre du disque… c’est intéressant !!! En triant, je peux après voir qui a repris la même chanson, le même poème… C’est un échantillon dans un espace très fourni du monde de la chanson et de la musique.
Je constate que diverses langues du monde sont utilisées.