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Patrick Ochs et Gilles Puyfagès (le samedi 5 octobre au Forum Léo-Ferré) Photo : Chantal Bou-Hanna

Patrick Ochs et Gilles Puyfagès (le samedi 5 octobre au Forum Léo-Ferré)
Photo : Chantal Bou-Hanna

Le groupe Rue de la Muette au complet avait déjà planté son chapiteau sur la scène du Forum Léo-Ferré, à plusieurs reprises, par le passé. Ses musiciens en costumes baroques colorés, portés vers des accompagnements aux accents tziganes et de piste aux étoiles, et son chanteur à la voix rocailleuse nous avaient offert ces spectacles à la fois très visuels et musicaux où Fellini et Tom Waits semblaient s’être donné rendez-vous.
Le samedi 5 octobre, c’est la formule en duo que Patrick Ochs, chanteur et auteur des textes, a proposée, en compagnie d’un accordéoniste virtuose et stoïque à tête de bagnard,
Gilles Puyfagès.
Mélange de classiques (Ma mère traîne au café, La Muette à Drancy, La Java de l’ours dans l’aquarium, La Fille aux éléphants) et de titres du dernier album (Un pas pour danser, La Vie-travail, coécrite avec Rémi Karnauch, Militants de la base), le répertoire proposé ce soir-là nous a fait partager comme à l’habitude la vie difficile des gens du cirque et entraînés sur la piste où passent des éléphants et des chiens savants. Entre deux couplets, laissant Gilles Puyfagès se déchaîner, Patrick Ochs, sorte de Monsieur Loyal « décomplexé », se lance alors dans quelques danses gesticulatoires et animales auxquelles cet accompagnement unique de l’accordéon, pourtant très bon, fait perdre néanmoins un peu de leur habituelle folie, quand tous les instruments y sont conviés.
Mais le cirque n’est pas le seul thème de prédilection de Rue de la Muette.
La guerre, bien sûr, des enfances à la dérive, dans un univers plus sombre où apparaissent des groupes d’enfants-soldats plus ou moins affamés, embarqués
dans des armées révolutionnaires insensées, et ces frangins si émouvants
de La Muette à Drancy, suppliant qu’on les sorte du sinistre camp.
Quelques chansons douces viennent parfois atténuer la fougue du chanteur, qui n’hésite pas le plus souvent à opter pour des attitudes de rockeur, bousculant sans précaution le sage pied de micro du Forum Léo-Ferré, peu habitué à ce traitement.
Comme Yvan Dautin, vu sur cette même scène la veille, Rue de la Muette semble n’appartenir à aucun de ces clans qui composent la chanson française en marge. Sans doute est-ce l’une des raisons pour lesquelles l’un comme l’autre se font rares dans les salles et festivals où cette chanson est célébrée. C’est dommage.
Moins noir, toutefois, que son collègue, Patrick Ochs offre à l’issue de son spectacle une once d’optimisme, en nous invitant à croire, comme à son habitude, que « ça ira mieux demain ». Ce soir-là, en l’écoutant, ça allait déjà mieux.

Floréal Melgar

Ma mère traîne au café (Ochs/d.p.-arr. Ochs), 2003.

1 commentaire »

  1. Manon dit :

    Bravo !
    Heureuse que tu aimes… car j’aime aussi !
    Nous semblons partager des goûts musicaux similaires 🙂
    Au plaisir,
    Manon

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