Sur l’une de ces pages Facebook où l’on se refile des chansons comme de bonnes recettes, une amie a posté Le sabre et le goupillon, et demandé, en commentaire, si ce titre était toujours interdit d’antenne. N’étant pas très ferré en Ferrat, j’ai remonté jusqu’à trois sources concordantes avant d’en arriver à cette conclusion que seules cinq de ses chansons avaient connu ce mauvais sort : Nuit et brouillard, Potemkine, Ma France, Au printemps de quoi rêvais-tu ? et Un air de liberté. Pas Le sabre et le goupillon, donc. Outre que cette chanson n’est pas des plus originales (elle sent quand même son Brassens à vingt pas), elle faisait 45-tours commun avec Potemkine (dont on a vu plus haut le destin radiophonique et télévisuel), Je ne chante pas pour passer le temps et Les belles étrangères. Et les programmateurs, n’est-ce pas ? ont eu beau jeu de dire qu’ils préféraient privilégier l’un des deux derniers titres, plus conformes, selon eux, au goût de leurs auditeurs. Cela dit, pour peu que l’on revienne sur la liste, on constatera qu’on les connaît toutes ces chansons. D’abord parce que quelques animateurs, dont Denise Glaser et Yves Mourousi, ont désobéi à leur direction. Ensuite parce que la curiosité de chacun et le partage entre nous font plus que tous les passages radio ou télé.
Pour finir, sourions un peu avec la censure… Je livre à votre réflexion ce morceau de la page Wikipédia consacrée à Jean Ferrat : « Ses apparitions télévisées sont très rares. En 1991 sort un nouvel album, qui lance la chanson À la une, fustigeant une certaine forme de télévision. Cet album lui vaut un spécial Stars 90 […] sur TF1. »
René Troin
Il est vrai que certaines chansons de Jean Ferrat ont été censurées par les médias. Cela a profité à certaines que le grand public (qui a tout de même le dernier mot) a privilégiées, comme ce fut le cas pour Potemkine et Nuit et Brouillard.
Merci d’avoir consacré un billet à ce grand nom de la chanson.